Too old to rock 'n' roll (Jethro tull)

 

Après un album aussi hermétique et difficile d’accès que « Minstrel in the gallery », on était en droit d’espérer avec « Too old too rock ‘n’ roll : too young to die » un retour vers plus de rusticité et de punch de la part de Jethro tull.

Sorti en 1976, sans le bassiste Jeffrey Hammond-Hammond remplacé par John Glascock, « Too old too rock ‘n’ roll : too young to die » présente en effet une pochette irrévérencieuse en décalage avec l’imagerie habituelle proprette et intello des groupes de rock progressifs.

L’entrée en matière de « Quiz kid » vient pourtant immédiatement défausser cette première impression, avec un tempo doux et ondoyant sur lequel vient se poser la voix calme de Ian Anderson.

C’est donc à l’allure d’une promenade dans un jardin d’une maison de retraite qu’on embraye sur « Crazed institution ».

Plus dépouillé et mélodique, l‘acoustique « Salamander » passe mieux en raison de la dextérité à la guitare/flute d’Anderson.

Un peu plus d’animation blues-rock sur « Taxi grab », puis plus de feeling mélancolico-jazzy sur « From a dead beat to an old greaser ».

On reste dans le calme et triste avec « Bad eyes and loveless » au fort gout de chagrin d’amour avant de retrouver une fraction du coté plus mouvant et gai de la musique de Jethro tull sur « Big dipper ».

Lorsqu’on arrive au fameux « Too old too rock ‘n’ roll : too young to die », on est forcément déçu par le manque de vivacité et de tranchant de ce morceau bien trop sage et tranquille pour justifier son nom aguicheur.

Un morceau d’inspiration classique, « Pied pier » plus loin et on sombre dans une nouvelle ballade de plus de cinq minutes, « The chequered flag (dead or alive) » assommante.

En conclusion, « Too old too rock ‘n’ roll : too young to die », est l’un des albums les plus mal nommés qui soit et ne contient ingrédient rock ‘n’ roll ou punk.

Même si il se montre plus accessible à l’oreille que ses hermétiques prédécesseurs, « Too old too rock ‘n’ roll : too young to die » manque de la légèreté aérienne et de la fraicheurs des meilleurs albums de Jethro tull pour camper sur un style convenu, lissé construit sur des racines plus bluesy-folk qu’à l’accoutumé.

Tout ceci demeure insuffisant pour m’accrocher et me faire adhérer à ce groupe certes brillant, talentueux mais aussi imprévisible et à la production discographique par trop inégale. .

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