Imaginaerum (Nightwish)

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Alors qu’on les pensait sévèrement touchés, voir coulés par le départ en 2004 de Tarja Turunen, les Finlandais de Nightwish réussirent contre toute attente leur reconversion en 2007 avec une nouvelle chanteuse Annette Olzon, et tentent en 2011 d’enfoncer le clou avec « Imaginaerum ».

Cet album à la pochette sombre et sobre, débute par « Taikatalvi » courte introduction mollassonne chantée en finnois par le bassiste Marco Hieatela.

C’est donc avec l’arrivée d’Olzon au micro sur « Story time » que débute véritablement « Imaginaerum » fidèle au style caractéristique du groupe, avec la guitare puissante de Vuorinen et les effets grandiloquents des claviers de Holopainen.

Long, dense, épique, mélodique et surtout très accrocheur, « Story time » constitue un lancement idéal pour « Ghost river » au chant masculin beaucoup plus violent pour un résultat au final plus déséquilibré et confus.

Nigthwish corrige immédiatement le tir sur « Slow, love, slow » longue ballade dépouillée rendue agréable par la voix presque blues de Olzon et joue la carte de l’ouverture musicale en incluant de la cornemuse sur « I want my tears back » au charme celtique des plus notables.

Ambiance conte de fée horrifique sur « Scaretale » qui se déroule comme une histoire musicale de plus de sept minutes difficilement passionnantes sur la durée.

On reste dans le grandiloquent avec l’instrumental « Arabesque » à la dynamique puissante, puis calme le jeu avec deux nouvelle ballade la celtique « Turn loose the mermaids » dédiée cette fois aux sirènes enchainée de « Rest calm » franchement pénible avec ses sept minutes affichées au compteur.

Nightwish poursuit sur cette lancée sur « The crow, the owl and the dove » sur laquelle Hieatela module sa voix pour chanter normalement plutôt que de jouer les brutes épaisses.

Le groupe lâche la vapeur dans la phase terminale du disque, avec un « Last ride of the day » néoclassique rapide et enlevé, puis l’énorme « Song of myself » qui le surpasse encore de ses treize minutes ou la voix de Olzon est soutenue par des chœurs puissants, avant un « Imaginaerum » longue plage quasi instrumentale aux vertus apaisantes.

En conclusion, « Imaginaerum » est encore une fois un disque fort riche et respectable.

Certes, Nightwish en fait probablement trop, versant dans la surenchère d’effets et de durée des titres, lorgnant majoritairement vers les six minutes et dépassant couramment les sept.

Mais à vrai dire lorsqu’on apprécie ce style, on ne peut que se régaler, car le groupe en donne pour son argent au fan ou de manière générale à l’auditeur avec une musique épique, faisant office de bande originale de film d’heroic fantasy.

Dernier album avec Olzon, « Imaginaerum » est l’occasion de saluer le court mais remarqué passage de la chanteuse, au style sans doute moins spectaculaire et opéra que Turunen, mais à vrai dire quasi irréprochable dans son registre.

Aujourd’hui, les Finlandais n’ont absolument pas à rougir de leur parcours.

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