Rome, saison deux, épisodes 9 et 10 (Bruno Heller)
Les meilleures choses ont une fin, c’est pourquoi « Rome, saison 2, épisodes 9 et 10 » viennent achever définitivement et précocement une série prévue initialement par ses créateurs Bruno Heller et John Milius pour durer 5 ans.
Dans l’épisode 9 écrit par Mere Smith et réalisé par Steve Hill, Marc Antoine (James Purefoy) mène grand train en Egypte avec Cléopâtre (Lyndsey Marshal) et se comporte en souverain oriental décadent.
Il affame volontairement Rome en restreignant ses livraisons de blé, et snobe ouvertement une proposition de médiation de sénateurs envoyés par Octave (Simon Woods).
Il espère provoquer son rival à l’attaquer pour préserver sa popularité encore grande au sein du peuple romain.
Deux enfants sont nés de cette union, le troisième Césarion, fils de César, étant sous la garde étroite de Vorenus (Kevin Mc Kidd) plus dévoué que jamais.
La situation à Rome est en réalité critique et la révolte gronde au sein du peuple de plus en plus affamé.
Laissé seul pour régir l’Aventin, Titus Pullo (Ray Stevenson) qui vit en ménage avec la séduisante Gaia (Zuleikha Robinson), a bien du mal à contenir la foule en colère.
Contre toute attente Pullo a laissé en vie Memmio (Daniel Cerqueira) et le conserve dans une cage en le traitant à titre d’exemple comme une bête sauvage.
Il finit par informer Octave du mécontentement populaire.
Irrité, le consul réagit en envoyant Octavia (Kerry Condon) et Atia (Polly Walker), respectivement femme et ancienne maitresse de Marc Antoine, pour tenter de faire fléchir son rival.
Fidèle à son habitude, Atia négocie son intervention en demandant une villa à Capri et accepte finalement d’effectuer le voyage en Egypte.
Mais l’expédition tourne à l’humiliation publique, et Marc Antoine poussé par Cléopâtre, refuse de recevoir les deux femmes, qui rejetées fermement par Vorenus, repartent la haine dans le cœur.
Désormais la guerre entre les deux consuls parait inévitable.
Posca ( Nicholas Woodeson) fournit la clé à Octave en trahissant Marc Antoine, et en lui fournissant son testament qui déshérite sa famille romaine au profit de ses nouvelles connaissances égyptiennes.
En politicien habile, Octave exploite la faille, expose au peuple la trahison de son rival et se lance dans des préparatifs de guerre auxquels il associe Pullo, l’un des rares soldats qui soit pour lui digne de confiance. L’épisode se termine par un drame très fort, Pullo qui s’apprête à faire ses adieux à Gaia, est attaqué par surprise par Memmio échappé de sa cage.
La belle vole à son secours, tue Memmio mais reçoit un coup de couteau fatal.
Agonisante sur son lit de mort, elle lui avoue le meurtre d’Eirene pour expier ses péchés.
Insensible à ses motifs amoureux, Pullo l’étrangle et jette son corps dans le fleuve, la jugeant indigne de funérailles décentes.
Le dixième et dernier épisode de la série, écrit par Bruno Heller et réalisé par John, Maybury, montre clairement la défaite et déroute de Marc Antoine, sèchement battu par les troupes d’Antoine en Egypte.
Brisé et démoralisé, Antoine se réfugie dans son palais d’Alexandrie aux cotés de Cléopâtre et du fidèle Vorenus, qui refuse une demande de trahison envoyée par Octave.
Rongé par les abus divers dont les drogues, Antoine n’est plus que l’ombre de lui-même et incapable de résolutions lucides.
Il tourne comme un lion en cage dans son palais, s’accrochant à l’idée absurde de provoquer en combat singulier son rival, s’entraine le glaive à la main avec Vorenus, tue un esclave qui avait osé rire de sa maladresse et se dissout lui-même en échafaudant de vains plans de fuite avec Cléopâtre.
Le couple se résout finalement à l’évidence, et conclut à se donner la mort à l’aube.
Antoine se saoule une dernière fois avec Vorenus, et recevant une lettre lui annonçant la mort de sa bien aimée, se suicide avec l’aide de Vorenus en s’enfonçant un glaive dans le torse.
Emu, Vorenus l’habille en général et l’installe sur son trône pour honorer sa dépouille.
Lorsqu’il constate que Cléopâtre est en vie et a menti, il lui tient tête avec mépris, prenant la décision de lui-même de sauver Césarion qu’il estime être en réalité le fils de Pullo, des griffes vengeresses d’Octave.
Octave en effet ne fait pas dans la demi mesure, et tout en froideur et en dureté, contraint également Cléopâtre à se suicider par morsure de serpent plutôt que d’accepter le déshonneur d’être exhibée en trophée à Rome.
Soignant son image populaire il confie les deux enfants de Cléopâtre à Octavia pour les élever, tout en chargeant Pullo de retrouver Césarion et de le tuer.
Pullo accepte la mission, retrouve son ami Vorenus dans le désert avec l’insupportable gamin qui se prend pour un dieu.
Tentant de fuir par le désert jusqu’en Judée, ils tombent sur un barrage et sont contraints de tuer les soldats qui ont détecté quelque chose de louche avec le gamin.
Mais Vorenus est touché au dos dans le combat et se sachant condamné, demande à Pullo de le ramener à Rome pour y voir une dernière fois ses enfants avant de mourir.
Pullo cède à sa requête, rend compte à Octave de la mort de Césarion et permet à Vorenus de mourir avec ses enfants qui finalement le pardonnent.
Octave se fait célébrer un triomphe à sa mesure d’empereur romain, mais Atia ébranlée par la mort d’Antoine y fait bonne figure, insultant Livia (Alice Henley) pourtant femme du nouveau maitre absolu de l’empire.
Après les festivités, on comprend que Pullo a maintenu son fils Césarion en vie et le garde avec lui à Rome …
En conclusion, si déjà les épisodes précédents confinaient au sublime, « Rome, saison 2, épisodes 9 et 10 » l’atteint et le dépasse même.
Le chute de Marc Antoine corrompu par une vie de débauche dans ses palais de milles et une nuit est grandiose, en raison de la performance exceptionnelle digne de Marlon Brando de James Purefoy.
Sa passion avec Cléopâtre bien que brièvement exposée apparait dévorante, cette dernière se montrant prête à tout pour sauver sa vie et son royaume, avant finalement de se rendre à l’évidence face à la froideur inflexible du prédateur Octave.
Mis à part la mort exceptionnelle d’Antoine, on vibrera également devant celle de Gaia, son surprenant volte face sur son lit de mort, son courage au combat et son corps sublime lentement englouti par les flots.
Par comparaison, celle de Vorenus apparait plus fade, même si le Kevin Mc Kidd est parfait tout en raideur et en force militaire, ne pliant finalement que devant l’amour regagné de ses enfants.
Dure vie donc que celle de Vorenus, et Pullo infatigable machine de guerre, transformé en survivant monté en grade avec un enfant à sa charge.
Un mot enfin sur Atia, l’un des personnages phares de la série, qui souffre face à la l’affront de l’abandon de son amant, par son humiliation publique mais se ressaisit brillamment comme la superbe garce qu’elle reste.
Cette conclusion ne peut donc que mettre en rage, car on aurait bien entendu voulu en voir plus compte tenu de la perfection atteinte de la seconde saison de Rome, infiniment supérieure à la première saison, du reste tout à fait agréable.
Impossible de ne pas s’attacher à des acteurs aussi charismatique évoluant dans des intrigues complexes ou se mêlent, politique, passion, violence et sexe.
Tout concourt donc à faire de « Rome, saison 2 » une drogue dont j’aurais bien du mal à me passer !
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