L'aventure du Poséidon (Ronald Neame)
Sorti en 1972, « L’aventure du Poséidon » est l’archétype du film catastrophe des années 70.
Le réalisateur Ronald Neame brosse l’histoire d’un paquebot de luxe américain, le Poséidon, effectuant une traversée transatlantique pour se rendre en Grèce pour la nouvelle année.
Malgré son standing, le navire vieillissant et instable car insuffisamment ballasté, est poussé à son maximum par la rapacité du représentant de l’armateur, Mr Linarcos (Fred Sandoff) contre l’avis du commandant Harrison (Leslie Nielsen) et rencontre une véritable lame de fond résultant d’un séisme sous marin.
Les passagers qui festoient en écoutant de la musique sont pris par surprise lorsque le navire se renverse sous l’effet de l’immense vague qui le submerge.
Le Poséidon se retourne complètement et se retrouve la quille en l’air.
A l’intérieur, c’est le chaos et bon nombre de personnes décèdent sur le coup.
Les survivants s’organisent sous l’impulsion d’un pasteur particulièrement énergique, Frank Scott (Gene Hackman) qui les poussent à monter pour trouver une sortie via la salle des machines située à l‘arrière, zone ou la coque est l’a-t-il entendu d’un mécanicien, la moins épaisse.
Mais le commissaire de bord (Byron Webster) s’oppose à ce plan et convainc la majeure partie des passagers à rester sur place en attendant les secours.
Frank ne cède pas et entraine avec lui une poignée de volontaires qui escalade un sapin de Noel pour monter dans les coursives renversées.
Avec lui le sergent Mike Rogo (Ernest Borgnine), vieux flic bourru, sa femme Linda (Stella Stevens) une ex prostituée, un couple de juifs d’une soixantaine d’années, les Rosen, Belle (Shelly Winters) et Manny (Jack Albertson), Nonnie Paris (Carol Lynley) une jeune musicienne éplorée d’avoir perdu son frère durant la catastrophe, James Martin (Red Buttons) un célibataire endurci, Susan (Pamela Sue Martin) une jeune femme et son frère Robin (Eric Shea), un adolescent plus mature que son âge.
L’intuition de Frank s’avère au final bonne puisque les passagers restés en bas sont pris par l’eau montante et décèdent dans un horrible chaos.
Parmi eux se trouve John (Arthur O’Connell), un autre pasteur et ami de Frank qui a préféré rester sur place pour ne pas abandonner ceux qui voulaient rester.
Le petit groupe suit donc son impulsion de survie, traverse une salle ou a éclaté un incendie en raison de l’explosion des chaudières à vapeur.
Un rapport de force s’établit clairement entre Frank et Mike, qui n’entend pas suivre aveuglément un homme qui prétend les amener au salut.
La progression dans un navire complètement retourné et partiellement immergé est en effet une course contre la montre ou l’entraide s’avère vitale.
Victime de son âge et de son poids, Madame Beten ralentit la progression du groupe qui se trouve confronté à la présence d’autres survivants, qui se dirigent eux vers l’avant.
Frank parvient de justesse à éviter à son groupe de les imiter, s’accrochant durement avec Mike, qui remet ses compétences en doute et souhaite suivre le plus grand nombre.
Les deux hommes conviennent de laisser un délai à Frank pour se rendre jusqu’à la salle des machines pour voir si une sortie par là est possible.
Nerveux à l’extrême, Mike s’impatiente dans l’attente du retour de Frank et menace de partir lorsque celui-ci revient avec la bonne nouvelle d’une sortie possible.
Le groupe se remet alors vaillamment en marche en allant toutefois trouver le jeune Robin qui s’était éloigné pour trouver des toilettes.
Mais l’accès aux machines demandent de passer sous l’eau pendant une dizaine de mètres.
Toujours courageux, Frank passe le premier une corde à ses hanches mais reste bloqué sous un panneau métallique.
Madame Beten révèle alors un courage insoupçonné et arguant de son passé de nageuse, plonge à son tour, réussissant à le libérer et à gagner l’autre bord, même si son cœur lâche en raison de l’effort intense fourni.
Le nerveux Rogo est le troisième à réussir la traversée et guide les autres passagers dans le cheminement aquatique.
Mr Beten est affligé de la perte de sa femme, songe à rester mourir avec elle, mais est finalement convaincu par Frank de rester en vie pour ses petits enfants.
Il reste à présent une dernière trappe à ouvrir pour accéder à la ligne d’arbre, mais une fuite vapeur à haute température en barre l’accès.
Un mouvement du navire fait chuter malheureusement Nonnie puis Linda dans un mélange de flammes et d’eau.
C’est au tour de Rogo d’être terrassé de douleur et de colère envers Frank.
N’écoutant que son courage, le pasteur accepte de se sacrifier en se jetant dans le vide, pour accrocher une vanne de fermeture vapeur, l’actionner et ensuite tomber à son tour dans les flammes.
Martin pousse alors Rogo à se ressaisir avec les derniers survivants qui arrivés au point le moins épais de la coque, ont la délicieuse surprise de la voir se découper pour laisser la place aux secours, qui les sortent en hélicoptère avant que le bateau ne sombre définitivement.
En conclusion, « L’aventure du Poséidon » est un film qui fut novateur en son temps par son suspens et son coté spectaculaire, mais qui plus de quarante ans après sa sortie, fait son âge et pourra paraitre largement surclassé par les productions ultérieures notamment un certain « Titanic » de James Cameron.
Malgré l’érosion inévitable du temps, « L’aventure du Poséidon » tient encore la barre offrant un spectacle de qualité interprété par des acteurs solides, au dessus desquels trône le duo musclé de l’époque, Hackman-Borgnine.
Pour l’histoire donc mais aussi un coté rétro aujourd’hui attachant ou involontairement comique, le film pourra continuer à séduire les plus cinéphiles, les autres préférant des blockbusters plus modernes et dynamiques.
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