Best of...live (Iggy Pop)

 



Difficile de se repérer dans les innombrables best of parsemant la carrière de stars de l’envergure d’Iggy Pop.

Paru en 1993 mais empruntant aux tournées précédant le début des années 90, « Best of …live » a pour principale originalité de représenter le meilleur des interprétations scéniques d’un artiste considéré à juste titre comme une des plus grandes bêtes de scènes de l’histoire de la musique.

Avec pour image un Iggy Pop encore jeune, à cheveux courts, musclé et pétant de forme, la compilation commence très fort avec l’incontournable « Raw power » des Stooges joué ici avec la force et l’énergie brute qui lui sont dues.

Sans transition on embraye avec la carrière solo de l’animal, le très métal et prodigieusement efficace« High on you »  enchaîné de la période Bowie « Nightclubbing » dont le coté malsain semble complètement gommé , « China girl » encore plus mollasson que sur disque et « Blah-blah-blah » issu du pire album d’Iggy Pop.

Retour à une musique plus digne d’intérêt avec une pure triplette Stoogienne, « No fun » curieusement édulcoré, puis le plus syncopé « 1969 », avant que la sauvagerie de la bête ne se réveille enfin sur un « TV eye » plus intense.

Mais l’Iguane peut aussi briller hors du répertoire de ses anciens frères de son.

Il le prouve brièvement avec son « Easy rider » lourd et implacable avant de raviver la flamme des années 70 sur « I need somebody » une des plus belles ballade déglinguée de rocker au charme malsain jamais écrite.

Le public (essentiellement américain ?) se manifeste un peu au début du bien classique « 5 foot 1 » avalé comme un amuse gueule avant l’ultime « I wanna be your dog » rendu inoffensif qu’une morsure de chihuahua par la faute d’un son bien déficient.

Mais la période Bowie n’a pas eu que des effets négatifs, comme l’atteste « The Passenger »  célébrissime ballade ayant fait le tour du monde et moment culminant des prestations scéniques du King of Pop ou généralement sa majesté invite le public à le rejoindre sur scène pour faire la fête avec lui.

Ambiance plus punk avec « I got a right » tendu comme une corde de piano avant que « Some weird sin » une autre merveille Bowienne ne vienne enchanter l’auditoire par son tempo enlevé.

On oubliera assez vite le très dispensable et mollasson « Real wild child » pour passer sur les deux dernières fusées éclairantes de cette compilation le Bowien « Lust for life » au tempo de batterie cultissime et le féroce délire punk-atomique Stoogien « Search’n’destroy ».

En conclusion, en raison de certains morceaux faiblards ou indignement produits, « Best of ..live » n’est pas l’album live incontournable tant attendu qui mettrait tout le monde à genoux.

Il ne parvient en effet à restituer que ponctuellement l’énergie et la sauvagerie d’un artiste qualifié de véritable liane humaine voir de « nègre blanc » en raison de sa surprenante élasticité corporelle et de sa vivacité.

Pour autant même si « Best of…live » ne vous fera pas entrer en transe, cette compilation solide contient de manière solide la plupart des classiques d’Iggy Pop, en attribuant une large part aux morceaux hérités de la période des Stooges et de celle David Bowie.

Mais c’est aussi cette superposition de couches musicales suivant les périodes de sa vie qui rend aussi fascinante l’étude de la carrière de l’Iguane.

L’écarter serait en quelques sorte nier son parcours et son identité artistique.

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