Immortel, ad vitam (Enki Bilal)
Sorti en 2004, « Immortel, ad vitam » est le troisième film du dessinateur de bande dessinées Enki Bilal.
Adapté de sa trilogie Nikopol, « Immortel, ad vitam » est fidèle à l’univers futuriste, bizarre et inquiétant du dessinateur.
En 2095, dans un New York sombre et futuriste règne avec la complicité d’un gouverneur corrompu, la puissante société Engenics Corporation qui enlève des humains pour mettre au point ses futures expérimentations vendues à prix d’or à ses clients.
Les traitements chimiques sont alors monnaie courante et la grande majorité des humains sont devenus des mutants.
Au cours d’une rafle, Eugenics enlève la prometteuse Jill Bioskop (Linda Hardy dans son premier rôle sérieux post miss France), une mystérieuse jeune femme mutante à la peau blanche et aux cheveux bleus.
Télépathe et capable d’envoyer des décharges électriques avec ses mains, Jill paraît complètement égarée et reçoit sporadiquement les conseils de John (Frédéric Pierrot), énigmatique homme masqué lui donnant des informations au sujet de sa nature exceptionnelle.
Mais Jill est également convoitée par le dieu Egyptien Horus, qui a sept jours pour trouver un corps à féconder sous peine de perdre son immortalité.
Sous la forme d’un gigantesque faucon, Horus vient alors sur terre et après quelques tentatives maladroites parvient à s’implanter dans le corps d’un homme nommé Nikopol (Thomas Kretschmann).
Mais les corps qu’Horus a cherché a habiter ayant explosés, une enquête de police pilotée par l’inspecteur Froebe (Yann Colette) au teint étrangement défiguré a lieu.
Froebe a toute les peines du monde pour retrouver l’auteur des meurtres qu’il assimile à un tueur en série et se heurte à la toute puissance de Eugenics.
Ayant été condamné à être cryogénisé pendant trente ans en raison d’activités contre Engenics, Nikopol possède un corps sain non muté et entièrement compatible pour abriter le dieu.
Après lui avoir implanté une lourde jambe de métal, Horus se fond donc dans le corps de Nikopol et part à la recherche de Jill qui après une tentative pour fausser compagnie à Eugenics a été enfermée dans un vaisseau volant.
Nikopol séduit la jeune femme et le dieu use de son pouvoir pour abuser d’elle sexuellement plusieurs fois.
Jill est tout d’abord révoltée par ce traitement mais s’aperçoit en lisant dans ses pensées que Nikopol n’est pas responsable et est même offusqué des agissements d’Horus.
Entre eux va peu à peu se nouer une relation de confiance puis d’amour.
Mais Eugenics lance à leur recherche le Dayak terrible monstre ressemblant à un requin marteau mutant à la peau rougeoyante et aux terribles tentacules.
Le Dayak rattrape le couple à l’hôtel et une terrible poursuite a lieu dans le dédale des voies aériennes de la ville.
Au final, le couple pénètre dans la zone interdite de Central Park et Horus doit finalement intervenir pour éliminer l’abominable monstre.
Jill en état de choc revoit alors John pour la dernière fois qui lui assure que sa mutation en femme humaine est alors complètement terminée.
Enceinte, elle donne alors naissance à la progéniture d’Horus et part vivre à Paris ou Nikopol la rejoint un an plus tard.
Ayant accompli sa tache, Horus remonte alors parmi ses frères dans une immense pyramide volante au dessus de la ville.
En conclusion, « Immortel, ad vitam » est une œuvre unique fortement inspirée de l’univers du dessinateur qui m’a fait par instant penser au « Cinquième élément » de Luc Besson en beaucoup sombre.
Le film possède une atmosphère planante, glacée et une esthétique étrange avec un mélange de personnages réels (Jill ou Nikopol) avec de pures images de synthèses (Horus) à l’animation quelque fois assez artificielle.
Étant féru de mythologie j’ai particulièrement apprécié les références aux dieux égyptiens tout puissant faisant irruption dans cet univers technologique dur, froid et mécanique afin de changer la donne et de bouleverser les destinée de fragiles êtres humains.
Même si on pourra déplorer le manque de rythme de l’ensemble, on saluera l’originalité de ce film inclassable.
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