The big Lebowski (Joël et Nathan Coen)

 



Il y a à n’en pas douter un véritable buzz autour de « The big Lebowski » de Joël et Nathan Coen car à sa sortie en salle en 1998, le film ne rencontra que peu de succès mais devint au fil du temps une référence que d’aucuns considèrent comme culte.

J’ai pour ma part découvert « The big Lebowski » durant mes années étudiante et l’ai longtemps apprécié.

Aujourd’hui il faut reconnaître qu’aimer les frères Cohen est le signe distinctif d’une certaine intelligentsia aimant à se reconnaître entre milieu intello-branchés adeptes d’un humour subtil centré sur l’absurde et l’auto dérision.

« The big Lewoski » est une histoire complètement farfelue de quiproquo, ou un glandeur has been sympathique surnommé le Duc (un Jeff Bridges hirsute et avachi méconnaissable) est pris par deux gangsters pour son homonyme le milliardaire paralytique Jeffrey Lebowski (David Huddleston).

Les gangsters tabassent le pauvre Duc et urinent sur son tapis ce qui choque notre looser qui décide d’aller demander réparation à son homonyme.

S’ensuit alors une succession d’intrigues alambiquées et délirantes, ou le Duc est chargé par le milliardaire acariâtre de verser une rançon pour libérer son ex femme détenue par des mystérieux ravisseurs allemands.

Pris malgré lui dans un tourbillon de folles aventures ou il rencontre un vieux cow boy philosophe, un pornographe, un gamin voleur, des flics hargneux et d’ex musiciens de techno pop allemand devenus de ridicules terroristes nihilistes, le Duc va entraîner avec lui ses deux amis de toujours, le fragile surfeur chevelu Donny (Steve Buscemi) et le baléze Walter Sobchack (John Goodman) ancien du Vietnam complètement obnubilé par des délires fascisant de persécution.

On le voit « The big Lebowski » n’est pas un film à prendre au premier degré mais plutôt comme un voyage au pays du rire et de l’absurde parsemé d’étonnantes scènes visuelles et sonores comme lors d’évanouissements de notre héros ou de formidables joutes de bowling face au redoutable latin lover pédéraste Jesus Quintana (John Turturro).

Derrière l’humour et la maestria de la réalisation, « The big Lebowski » constitue également la célébration d’un anti héros, antithèse parfaite du rêve américain qui ne révère que les gagneurs bourreaux de travail à la Rocky Balboa.

En mettant en lumière un quadra chômeur, grassouillet, paresseux, adepte de rock, de fumette, de picole et de bonne parties de bowling avec ses amis décalés, les frères Cohen montrent qu’une autre forme de vie axée sur une rébellion douce est également possible et qu’il n’est nul besoin d’adhérer aux normes d’une société décrétant que avoir un bon job, une femme et une famille constitue la seule voie de bonheur possible.

On peut aussi voir « The big Lebowski » comme la démonstration que même un nihiliste marginal peut aussi se retrouver par la force des choses contraint à l’action au sein d’une société qu’il abhorre.

C’est à n’en pas douter cette alliance de la forme plaisante incarnée par des acteurs brillantissimes et du fond intéressant qui confèrent à ce film une aura « culte ».

Dommage simplement que l’histoire ne soit au final que bien anecdotique et cafouilleuse.

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