Le Tueur, volume 11, la suite dans les idées (Luc Jacamon, Matz)

 



En 2013, Jacamon et Matz continuent les aventures de leur (anti)-héros avec « Le Tueur, volume 11, la suite dans les idées ».

Toujours impliqué dans le mondes des affaires liée au pétrole cubain, le Tueur change néanmoins de statut en suivant la carrière politique de son ami Mariano, ayant décroché un haut poste bien place au Honduras.

Chargé de négocier la dette avec le FMI et l'ONU, Mariano ne tarde pas à appliquer les seules méthodes qu'il semble connaître pour régler les problèmes : faire assassiner les gens.

Nanti d'un passeport diplomatique hondurien, le Tueur sort de nouveau de sa retraite vénézuélienne pour traquer et éliminer les cibles que lui désigne son ami et protecteur.

C'est en plein milieu du désert de Guinée-Bissau qu'il localise un haut fonctionnaire et le tue d'une balle dans la tête.

Au retour de mission il est arrêté par trois djihadistes en pickup. Braqué par l'un d'entre eux qui lui intime de descendre de voiture, il réagit en professionnel ouvrant le feu par surprise et éliminant ses adversaires.

Le Tueur est néanmoins choqué par cette aventure dans laquelle, pour une fois il a frôlé la mort.

A son retour en Colombie, Haywood tient d'étranges propos le mettant en garde contre une possible duplicité de Mariano.

Après s’être ressourcé dans son coin de paradis vénézuélien près de la mer, le Tueur se voit désigné une nouvelle cible nettement plus difficile, le rival de Mariano pour le poste de ministre.

Il met beaucoup de temps pour trouver une faille dans son système de protection et finit par l'abattre dans sa piscine alors qu'il y nage un soir pour se détendre.

Mais après ce contrat, le Tueur qui a découvert que Mariano se drogue, reçoit des révélations complémentaires d'Haywood qui lui annonce que sa cible était en réalité un agent infiltré de la CIA, ce qui sape encore un peu plus sa confiance.

En conclusion, « Le Tueur, volume 11, la suite dans les idées » change encore une fois le décors en faisant de notre Tueur un « assassin du Tiers Monde » réglant les problème politico-économiques à coups de balles dans la tête !

Cet anti James Bond continue de déverser son dégout des « Occidentaux » écrasant les pays pauvres sous couvert d'organisations internationales (ONU, FMI) servant de relais à leur domination mondiale.

Cette philosophie simpliste est en réalité une justification commode pour continuer à aligner les assassinats avec comme variante notable, un coup de chaud dans le désert africain qui vient réveiller d'anciennes peurs.

Mais le doute semble également s'insinuer pour la première fois vis-à-vis du très fidèle ami colombien, qui semble avoir changé de dimension en voulant faire carrière dans la politique.

Ce 11ieme volume continue sur la même lignée que les précédents : exotisme, beauté graphique et « philosophie » cynico-nihiliste alors que selon moi un tueur « free-lance » n'aurait qu'une espérance de vie que très courte sans l'appui d'une organisation criminelle structurée qui deviendrait son donneur d'ordres et lui ôterait rapidement ce sentiment de liberté qu'il semble tant revendiquer.

Commentaires