La télé en folie (Les Inconnus)

 




Surfant sur l’énorme popularité du trio de comiques le plus en vogue au début des années 90, le deuxième volet du best of des Inconnus, « La télé en folie » sort en 1992.

Si la première compilation avait provoqué chez moi un avis plutôt favorable, ce second volet m’est apparu d’un niveau moindre.

L’aspect musical est tout d’abord mis à l’honneur avec « Rap tout (vampire) », réchauffé habile de « Auteuil, Neuilly, Passy » en version ministère des finances.

Outrancier et caricatural, « Les sous-sous dans la popoche » précède « Les envahisseurs » qui reprend de nouveau le thème pas très fin du racisme anti maghrébin.

On sourit sur « Stade 2 » et le fameux gimmick « Cela ne nous regarde pas » si chers aux journalistes sportifs.

Ramassis facile de clichés européens, « Les préservatifs européens » confirment le peu d’inspiration des Inconnus dans le registre des fausses pubs.

La réputation sulfureuse de la région PACA est ensuite soigneusement mise en avant avec un Didier Bourdon plus vrai que nature dans « Antenne 3 Marseille ».

Peu d’intérêt en revanche à « Le jeu de la vérité vraie » pastiche long et bavard de la langue de bois des politiciens dans les émissions télévisées.

Second extrait musical, « Chanson hard rock » parodie à merveille le monde très clichesque du hard rock avec le groupe toulousain Douceur de Vivre pour un résultat musical des plus respectables.

Le sketch « Hôpital » bien qu’ayant eu un énorme succès laisse un arrière goût amer sur un sujet bien délicat, celui du manque de soin dans les hôpitaux publics entre infirmières antillaises fainéantes et médecins aussi avides qu'incompétents.

Après une fausse pub vite expédiée « La Seinoise », le trio croque ensuite l’univers des sectes (« Les sectes »)  avec Campan en savoureux gourou marseillais d’origine tibétaine.

Les Inconnus se plantent complètement sur « Vice et versa », parodie du TOP50 mettant en scène un groupe de new wave (?) intellectuel dépressif évoluant dans un monde champêtre.

Pas grand chose à dire sur le très outrancier « Hamburger family », satire féroce des débiles séries américaines.

On sera en revanche plus touché par « Enseignement » et son contenu social marqué avec le difficile métier de professeur.

Facile, le troisième extrait musical reprend le thème du rap , « Y’en a marre du rap » mais montre tout de même les excellentes qualités de comédien de Bernard Campan en abruti zonard au râtelier impressionnant (NTM n'a qu'a bien se tenir ?).

La compilation s’achève sur « Trouble jeu » qui descend en flamme Thierry Ardisson et son acolyte Laurent Baffie dans ses émissions trash lunettes noires pour nuits blanches.

En conclusion, on ressort avec un avis des plus mitigés sur « La télé en folie » des Inconnus sur laquelle plane un arrière goût de déjà vu.

On sent le trio peinant à trouver de nouvelles idées et recyclant efficacement ses vieilles recettes.

Le résultat tient bien entendu toujours la route mais finit par néanmoins trouver ses limites et le début d’un essoufflement.

Fort judicieusement, après 1992 les Inconnus arrêteront de parodier la télévision française et passeront ensuite à d’autres projets plus cinématographiques.

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