Funhouse (The stooges)

 




Deuxième pierre angulaire du mythique triangle musical édifié à l’orée des années 70, « Funhouse » des Stooges voit le jour en 1970.

Avec sa pochette minimaliste et sa durée poids plume de 37 minutes, « Funhouse » commence par « Down on the street », savant mélange de mid-tempo rock aux riffs poisseux et de subites poussées de fièvre.

Le chant posé d’Iggy Pop accentue le coté glauque et menaçant de ce titre suintant la rue, la déchéance et la mort.

On accélère un tantinet sur « Loose » dont la vitesse et l’energie viennent compenser une certaine linéarité.

Le coté sauvage du groupe se réveille avec le monumental « T.V eye » gonflé à bloc par les riffs aiguisés de la guitare d’Asheton et par l’agressivité punk d’un Iggy Pop dont on aurait enlevé la muselière pour révéler la dentition de prédateur.

Changement de rythme sur « Dirt », longue et lente ballade foncièrement malsaine comme si The Stooges conservaient quelle que soit la situation la faculté de salire tout ce qu’il touchaient.

Dans ce registre plus calme, la performance vocale d’Iggy Pop sur prêt de sept minutes est impeccable.

Se voulant une suite au « 1969 » originel « 1970 » déboule, vif, teigneux et spasmodique comme un junky à qui on aurait piqué la dope.

Telle le bourdonnement désagréable d’une grosse mouche pendant un concert de musique classique, la présence du saxophone de Steve Mc Kay, instrument que j’abhorre, vient toutefois sérieusement ternir l’aura de l'interminable « Fun house ».

Ce mini album termine avec « L.A blues » , délire expérimental déstructuré ou les incantations maléfiques d’un chanteur possédé copulent avec les hennissements d’un saxophone sur fond de tempête de riffs électriques.

En conclusion, malgré sa réputation culte, « Funhouse » ne parvient pas pour moi à égaler les deux formidables gifles que sont « The Stooges » et « Raw Power ».

Bien sur, cette maison (close ?) du plaisir recèle quelques bombes punk/rock toujours formidablement dévastatrices mais la production datée et les délires experimentaux-saxo de la fin, gâchent quelque peu la fête des sens tant attendue.

Même si dans l’absolu « Funhouse » est un album de haut niveau avec des riffs d'enfer et un chanteur parfait, il demeurera donc pour moi en raison de ces défauts relatifs à quelques encablures de ces deux glorieux compagnons historiques.


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