Écrits de combat (George Orwell)
George Orwell, immortel auteur de « 1984 » et du à peine moins célèbre « La ferme des animaux » était également un intellectuel engagé comme en témoigne ses « Écrits de combat » groupement de textes parus dans la presse anglaise entre 1931 et 1946.
Le premier d'entre, « Une pendaison » est un authentique chef-d’œuvre narrant une effrayante froideur la pendaison d'un prisonnier indien dans une prison coloniale anglaise en Birmanie.
Orwell qui fut militaire aux Indes décrit l'horreur de la préparation de l'exécution et l'inhumanité des bourreaux.
Dans une veine similaire, « Comment j'ai tué un éléphant » montre également Orwell en officier anglais « obligé » d'abattre un éléphant atteint de folie pour ne pas perdre sa position de colon dominant face à une foule hostile de Birmans.
Mais c'est surtout l'aspect naturaliste et progressiste des textes qui se dégage dans « Au fond de la mine » « Comment meurent les pauvres » ou même « Marrakech » qui tous décrivent des conditions de vie épouvantables dans le but de les améliorer.
Plus personnels sont « Souvenirs de la guerre d'Espagne » qui ne s’appesantit pas sur l'horreur de la guerre mais plutot sur son aspect politique et l'absence de solidarité socialiste ayant mené à la victoire du fascisme.
On appréciera la lucidité de « L'esprit du sport » qui vise en particulier le football et les jeux olympiques présentés comme simulacres de guerre et trouvera moins excitant l'autobiographique « Pourquoi j'écris » ainsi que l'étude consacrée à l’œuvre de Charles Dickens, une référence littéraire et morale pour Orwell, ce qui ne l’empêche pas de souligner les défauts de son modèle.
En conclusion, « Écrits de combat » rappelle le talent littéraire hallucinant de Orwell, dont le principal défaut est d'avoir eu une vie trop courte.
Car ces textes courts sont en réalité d'authentiques chefs-d’œuvre, bouleversants d'émotion.
Anti-colonialiste, socialiste, mais surtout profondément humain et progressiste, Orwell déroule le fil de sa pensée délicate, subtile et réconfortante.
Derrière les classiques du maitre mille fois lus et relus, on ne pourra que recommander ses bijoux de la littérature à déguster sans modération !
La grande majorité des êtres humains ne sont pas égoïstes outre mesure. Passé l'age de 30 ans environ, ils renoncent à leur ambition personnelle - et dans bien des cas, ils vont presque jusqu'à renoncer entièrement à leur sentiment d'exister en tant qu'individus - et vivent essentiellement pour les autres, quand ils ne sont pas tout simplement anéantis par un travail pénible et ingrat. Mais il existe aussi une minorité de gens dévoués et persévérants, bien décidés à vivre leur vie jusqu'au bout comme ils l'entendent, et c'est à cette catégorie qu'appartiennent les écrivains.
RépondreSupprimer