Wall street : l'argent ne dort jamais (Oliver Stone)

 



En 2010, fortement inspiré par l’incroyable crise financière de 2008, Oliver Stone décide de donner une suite à son « Wall Street » film culte sur le monde des golden boys américains de la finance des années 80 et qui valut à son interprète principal, l’excellent Michael Douglas l’oscar fort mérité pour un rôle de pourriture de première catégorie.

Intitulé sobrement « Wall Street, l’argent ne dort jamais », le film reprend sur la sortie de prison de Gordon Gekko (Michael Douglas) après avoir purgé une peine de prison de huit ans pour délit d’initié et fraude fiscale.

Toujours prompt à rebondir, Gekko a écrit un livre choc sur les dérive du système financier moderne et donne de brillantes conférences devant des parterres d’étudiants.

Nous sommes en 2008 et à Wall Street, Jake Moore (Shia LaBeouf) est un jeune trader plein d’ambition qui travaille pour la banque LZI présidé par Lewis Zabel, vieux financier intègre que Jake considère comme son mentor puisqu’il l’a embauché et lui a tout pris des ficelles de son métier.

Ambitieux et intelligent, Jake mise sur le filon des énergies vertes et soutient un laboratoire qui vise à mettre au point une technologie innovante sur la fusion de l’hydrogène.

Dans sa vie privée, Jake fréquente Winnie (Carrey Mulligan) , la propre fille de Gekko avec qui elle a coupé tous les ponts.

Dégoûtée du monde de la finance, Winnie a monté une association à but non lucratif et un site Internet à tendance gauchiste dénonçant les magouilles de Wall Street.

Mais un jour une vilaine rumeur orchestrée par Churchill Schwartz une banque rivale présidée par Bretton James (Josh Brolin), provoque la chute des actions de LZI.

Affreux arriviste sans scrupule, James est prêt à toutes les manœuvres les plus retorses pour gagner encore plus d’argent.

Acculée à la faillite, LZI se fait racheter  par sa rivale, ce qui provoque des vagues de licenciements et le suicide de Zabel.

Très affecté par la mort de son mentor, Jake désire faire toute la lumière sur cette histoire.

Il demande en mariage Winnie et prend contact avec son futur beau père.

Malgré la distance entre lui et sa fille, Gekko accepte de dialoguer et dispense bien vite ses conseils au jeune homme.

Alors que la crise financière des subprimes et des hedge funds s’instaure et fait plonger l’économie mondiale dans le chaos, Jake fait une curieuse alliance avec le vieux requin de la finance pour avoir la peau de James.

Rapidement un jeu complexe s’instaure entre les trois hommes mais Gekko loin de s’être assagi manipule Jake en jouant sur ses sentiments amoureux pour sa fille enceinte afin de récupérer 25 millions de dollars qu’il avait mis en sécurité en Suisse.

Mais alors qu’on le pense battu, Jake se rebiffe et attaque frontalement Churchill Schwarz en diffusant des révélations sur  le site internet de Winnie sur ses activités illégales.

En conclusion, malgré son sujet ambitieux « Wall Street : l’argent ne dort jamais » n’est pas le grand film auquel on pourrait penser et demeure très inférieur au premier opus.

Le scénario assez complexe a néanmoins le mérite de traiter un sujet brûlant en décortiquant les mécanismes d’une économie spéculative devenue folle ou certaines personnes « jouent » en toute impunité sur de l’argent qu’ils n’ont pas et provoquent par leur irresponsabilités des faillites.

Il est parfois difficile pour le non initié de se repérer dans ce jargon financier dans lequel Gekko et Jake naviguent en permanence et également de masquer sa répugnance pour ses gens dont « faire de l’argent »  à base de coups plus tordus les uns que les autres est l’unique préoccupation dans l’existence.

Shia Labeouf un peu juste dans son rôle de jeune trader pratiquant une certaine morale, ne fait pas le poids face au monstre sacré du cinéma qu’est Michael Douglas dont le charisme malgré la maladie et l’age demeure intact.

Le film se termine en un happy end assez peu convaincant, montrant que le vieux requin est capable de retrouver une certaine humanité après avoir réalisé une multitude des coups tordus dont  la spoliation de sa propre fille.

On notera toutefois avec plaisir l’apparition de Charlie Sheen héros du premier volet et avec beaucoup plus d’émotion celle d’Eli Wallach, légende du film de western de Sergio Léone, qui a 90 ans passés jouait encore le rôle du mentor suprême de la société Churchill Schwartz mas cela demeurera toutefois un peu juste pour pleinement approuver les turpitudes des traders fous qui mèneront le monde à sa perte.

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