Remasters (Led Zeppelin)

 



Après avoir chroniqué un pourtant bon best of assez représentatif des premiers (et meilleurs albums) de Led Zeppelin voici un article sur le double cd « Remasters » consacré au groupe en 1990.

Même si le livret assez maigrelet laisse plutôt sur sa faim, on sera tout de même séduit par la pochette représentant l’ombre immense du dirigeable planant sur un champ de blé ou sont dessinées de curieuses inscriptions d’origine extra terrestre.

Comme son nom l’indique, « Remasters » propose un best of des titres du groupe dans des versions retravaillées à l’aide de technologies plus modernes d'une époque qui a quand même plus de trente ans aujourd'hui.

Le disque premier commence par la gifle cinglante de « Communication breakdown », concentré de heavy metal rentre dedans avant l’heure avec tempo rapide, guitares tranchantes et voix suraiguë puis enchaîne avec le blues classieux « Babe I’m gonna leave you » se terminant dans une tornade de décibels.

Le chaloupé et efficace bien qu’un peu retro « Good times, bad times » introduit le splendide joyau noir « Dazed and confused » et son malaise suintant à travers chaque note avant que « Whole lotta love » porté par un des meilleur riffs de l’histoire du hard rock, ne vienne finir de traumatiser l’auditeur.

Le solide mid tempo « Heartbreaker » se trouve ensuite illuminé par la voix superbe de Rober Plant et par les longs délires rock and roll de la guitare de Jimmy Page.

Au charme indéfinissable et assez irrésistible d’un « Ramble on » succède le très intense et violent « Immigrant song ».

Atteignant jusqu’alors le sans faute le plus absolu, le disque propose ensuite le pénible « Celebration day » puis l’interminable blues « Since I’ve been loving you » avant de nouveau mobiliser l’auditeur de manière active avec les pêchus « Black dog » et « Rock and roll ».

On termine alors cette première cuvée avec le folk « The battle of evermore » gracieux et aérien à en pleurer, puis le sympathiquement chaloupé « Misty moutain hop » avant d’aboutir sur la ballade mythique « Stairway to heaven » et son escalier montant peu à peu vers un paroxysme d’intensité.

Si après l’écoute de ce premier cd exceptionnel, pareil talent peut laisser pantois, le deuxième cd se montre lui nettement moins enthousiasmant.

Changement de style en effet avec ce deuxième disque, commençant par le bien timide « The song remains the same » aux insupportables relents country, enchaîné d’une longue et indigeste ballade mollassonne « The rain song ».

L’horreur se poursuit avec l’introduction de sonorités reggae sur « D’yer mak’er » , bien loin des furies hard rock des premiers opus lâchées sur le monde incrédule par le Dirigeable de Plomb du début des années 70.

Seul titre véritablement digne d’intérêt de l’album « Houses of the holy », le mystérieux « No quarter » déroule son charme hypnotique sur sept minutes d’envoûtement pur.

On passera bien vite sur le blues-rock sous somnifères « Houses of holy » pour enchaîner avec « Kashmir » dont le riff légendaire couplé à de magnifiques influences orientales produiront un des plus joyau du répertoire du groupe, joyau qui sera ensuite complaisamment vendu au rapper Puff Daddy pour réaliser un de ses plus grands tubes.

Ambiance rock électrique et musclée sur « Trampled underfoot » sautillant comme du James Brown avant de rebasculer dans le bien terne et peu inspiré « Nobody’s fault but mine ».

Malgré son tempo un peu soutenu et la qualité des riffs de Page, « Achille’s last stand » pêche par manque de puissance, tandis que la poussive ballade « All my love » vient achever de plonger l’auditeur dans une léthargie profonde.

Le disque s’achève avec « In the evening » , véritable sursaut en forme d’éclat de génie pur avec son riff étincelant et ses vocaux ultra compacts à la Rob Halford, qui vient rappeler brutalement que sous la poussière se trouvent les fondations d’un des groupes de rock les plus brillant de tous les temps.

En conclusion, vous l’aurez compris à la lecture de mes commentaires que d’aucun jugeront un tantinet sévères sur le disque numéro deux, j’ai une nette préférence pour la première partie de la carrière de Led Zeppelin, celle des quatre premiers albums s’étalant de 1969 à 1971.

A partir de 1973 il s’agit pour moi d’un autre groupe, moins intense et moins inspiré, s’ouvrant à divers courants musicaux avec un inégal bonheur.

Pour autant, dans la foret des innombrables compilations honnêtement loin d’être toujours indispensables consacrées à Led Zeppelin « Remasters » se taille une place des plus respectables en présentant un juste aperçu de la carrière de ce groupe phare de l'histoire du rock.

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