72 seasons (Metallica)
En 2023, un nouvel événement secoue
le petit monde du Metal, avec la sortie de « 72 seasons »
qui fait suite sept longues années après au bancal « Hardwired...to
self destruct » déjà produit par Greg Fidelman.
40 ans après leurs débuts, les Californiens continuent d'exercer, n'en déplaisent à leurs éternels détracteurs, une influence majeure sur le monde de la musique et à attirer vers eux de jeunes générations à la faveur d'une musique toujours puissante et de concerts spectaculaires.
Pour les plus anciens comme votre serviteur, « 72 seasons » et sa pochette jaune infantile de mauvais goût, sont donc accueilli avec circonspection en se demandant ce que le groupe de sexagénaires a encore dans le ventre aujourd'hui.
Dès l'ouverture pourtant, « 72 seasons » fait bonne impression : la rythmique thrash bastonne, les lyrics inspirés d'Hetflied tombent comme des masses avec juste ce qu'il faut de variations pour tenir la distance sur plus de six minutes.
Tout aussi long mais moins fluide, « Shadows fallow » est déjà plus difficile à assimiler et ne sauve la mise que par ses refrains nerveux.
Metallica ne semble il est vrai pas manquer d'arguments, avec « Screaming suicide », puissant et accrocheur même si ressemblant à des dizaines de titres déjà écrits par le groupe mais c'est lorsqu'on aborde le milieu de l'album que la situation se dégrade quelque peu avec « Sleepwalk my life away » et surtout « You must burn ! » qui trainent leur lenteur pachydermique sur près de sept longues minutes d'un ennui mortel,
Certes « Lux Aeterna » renvoie avec plaisir au thrash survitaminé des débuts mais le sursaut est de courte durée tant « Crown of barbed wire » retombe dans les mêmes travers.
Metallica continue de souffler le chaud et le froid avec un « Chasing light » cinglant comme un coup de trique, peut-être le meilleur titre de l'album un « Too far gone » agressif, mais « If darkness had a name » peine malgré sa hargne à convaincre sur ses six longues minutes.
Dans le final, « Room of mirrors » continue de matraquer à vide et « Inamorata » nous achève avec une power-ballad ratée s'étalant sur 11 assommantes minutes.
En conclusion, difficile de sauter au plafond sur ce « 72 seasons ». Si on souhaite rester positif on se dira qu'après 40 ans de carrière réussir à sortir un album de metal aussi lourd reste une belle performance, d'autant plus que Metallica se montre encore capable de produire des morceaux puissants et efficaces.
Mais si on prend un peu de recul, on peine à distinguer de réels titres marquants à ce « 72 seasons », les morceaux tous très longs s'enchainant de manière linéaire et quasi inter-changeable.
Indigeste sur sa durée et peu innovant, « 72 seasons » ressemble donc à un album d'estime pour des rois repus.
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