Des hommes et des dieux (Xavier Beauvois)
On reste dans la même thématique difficile avec « Des hommes et des dieux » encore un film français plébiscité aux Césars, de Xavier Beauvois.
Sorti en 2010, « Des hommes et des dieux » est une adaptation du destin tragique des moines de Tibhrine en pleine guerre civile algérienne au milieu des années 90.
Etablis depuis trois dans un monastère d’une région montagneuse, six moines dirigés par frère Christian (Lambert Wilson) vivent de prières, d’auto suffisance et participent aux soins de la population par l’intermédiaire de frère Luc (Michael Lonsdale) médecin.
La cohabitation avec la population musulmane se passe bien, le médecin Nouredine (Abdelafid Metalsi) et Rabbia (Sabrina Ouazani) faisant même partie quasi quotidienne du monastère.
Mais la violence de la guerre finit par rattraper les moines, menacés de mort comme tous les étrangers par les djihadistes qui infestent la région.
Assez noblement Christian refuse a protection de l’armée mais refuse également de partir ce qui irrite Omar (Abdallah Moundy) le maire.
La nuit de Noel, les djihadistes en quête de médicaments pour un blessé font irruption dans le monastère mais Christian et Luc leur tiennent tête assez fermement pour les repousser.
Mieux que cela, leur chef Ali Fattya (Farid Larbi) décide de placer le monastère sous sa protection.
Pourtant un intense débat éclate au sein de la petite communauté notamment auprès de Christophe (Olivier Rabourdin) le plus jeune des moines qui envahi par la peur, souhaite quitter les lieux pour sauver sa vie.
Christian discute longuement avec lui et parvient à le convaincre de rester car leur vie a déjà été prise par Dieu et de manière plus pragmatique leur place est auprès des populations également opprimées par les terroristes.
Lorsqu’Ali Fattya, grièvement blessé est retrouvé mort par l’Armée après avoir été soigné au monastère, les moines se retrouvent dans le collimateur du colonel (Abdellah Chakiri) menant les opérations de luttes contre les djihadistes.
Mais ils tiennent bon, repoussant encore les limites de leur peur par la prière.
Malgré la présence du frère Célestin (Philippe Laudenbach) un moine nouvellement arrivé, l’inévitable arrive et les moines sont enlevés l’hiver, en pleine nuit.
Christian laisse un testament affermissant sa position et marquant son détachement avec le monde terrestre.
En conclusion, traitant d’un sujet délicat et complexe « Des hommes et des dieux » montrent le puissance de l’engagement spirituel de certains hommes, notamment les chrétiens à œuvrer à leur mission qu’il place au dessus de tout, y compris leur propre existence.
Acceptant les risques et la mort avec détachement, les moines courent donc vers un destin inéluctable même si on peut rester sceptique sur la nécessité de ce sacrifice, isolés et vulnérables dans une terre d’Islam, par nature assez peu tolérante envers les autres religions.
Outre le fond, certes intéressant et la prestation remarquable de Lambert « beau gosse » Wilson, « Des hommes et des dieux » est marqué par une réalisation lente, froide et austère, ainsi que par de longues séances de médiation/prière qui le rendent cinématographiquement extrêmement pénible.
Dubitatif donc devant ce succès et sur l’intérêt profond de valoriser cette démarche de victime expiatoire jusqu’au-boutiste livrée à la sauvagerie d’hommes s’embarrassant de moins de principes !
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