Hardwired...to self-destruct (Metallica)

 



Si l’on excepte le faux pas notable mais o combien compréhensible de Metallica avec un Lou Reed mourant dans un « Lulu » quasi inaudible, on ne peut s’empêcher de considérer les quatre vétérans du thrash-metal des années 80 comme une valeur sure du hard rock des années 2000 avec une poignée d’albums certes inégaux mais toujours hargneux.

En 2016 sort donc « Hardwired…to sel- destruct » et sa pochette chaotique fort attendus après un « Death magnetic » très bon mais ancien de déjà huit années.

Si le poids des ans se fait inévitablement sentir sur les physiques de nos stars avec un Lars Ulrich chauve, un Kirk Hammett ressemblant prématurément à un vieillard à cheveux gris, « Hardwired » n’en laisse au premier abord rien paraitre en balancçant une entame rapide et agressive rappelant les racines thrash du groupe.

Cette mise au poing étant faite, Metallica enchaine rapidement par « Atlas, rise ! » un véritable chef d'oeuvre d’équilibre et de puissance qui place la barre très haut en terme de qualité pure.

Mais nous ne sommes plus dans les années 80 et nos vieux briscards éprouvent à présent le besoin de souffler entre deux reprises, aussi « Now that we’re dead » fait-il figure de longue respiration ennuyeuse sur ses sept minutes lancinantes.

L’effacement du titre précédent ne fait que mieux ressortir la bombe « Moth into the flame » aux refrains épiques incroyablement puissants.

C’est un Metallica plutôt rampant et sinueux qu’on redécouvre sur « Dream no more » qui rappelle l’époque délicate de la doublette « Load-Reload » avec ces morceaux lents, gras et étouffants.

Construit sur le meme moule, « Halo on fire » et ses huit minutes pourtant écrasantes passent pourtant mieux en raison de ruptures mélodiques plus marquées et de refrains un tantinet plus emballants.

Mais malheureusement la seconde partie du disque ne fait que confirmer cette tendance se traduisant par « Confusion » et « Manunkind » certes puissants mais beaucoup trop longs, lents et linéaires pour captiver.

On dressera à peine une oreille sur le ton plus voilé et menaçant de « Here comes revenge » ou le péniblement lancinant « Am I savage ? » pour se surprendre à espérer sortir enfin de cette spirale désagréable.

La dernière ligne droite aboutit fort heureusement à quelques améliorations avec tout d’abord « Murder one » certes similaire musicalement aux titres précédents, mais présentant un fort bel hommage à Lemmy Kilmister, ami intime des Metallica décédé il y a un an, puis « Spit out the bone » ultime réminiscence thrash certes fantastique mais arrivant bien trop tard et de manière trop isolée/décalée pour produire son effet.

En conclusion, comme la plupart des albums des vétérans, « Hardwired…to self- destruct » est globalement décevant, ennuyeux, indigeste et relève à la limite plus d’intérêt pour la qualité des vidéos qui accompagnent quasiment chaque titre.

Ce constat sévère se tempère pourtant par la présence d’une poignée de morceaux de haut niveau, principalement les plus rapides et teigneux qui rappellent le passé sauvage et violent du groupe…mais qui demeurent en nombre insuffisants pour faire passer la pilule.

Indépendamment de son style rappelant le Metallica des années post « Black album »,  « Hardwired…to self-destruct » aurait surement gagné en impact à être raccourci car la plupart des morceaux de 7 à 8 minutes font comme sur les derniers albums d’Iron maiden penser à du remplissage…

Un recul donc par rapport à un « Death magnetic » enthousiasmant et meme face à un « Saint Anger » certes bancal mais plus audacieux.

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