Dragontown (Alice Cooper)


 

 Enchainé comme une doublette, « Dragontown » d’Alice Copper succède dans la foulée (2001) à « Brutal planet », le producteur Bob Marlette et le guitariste Ryan Roxie étant les seuls éléments stables dans la composition du groupe qui incorpore Tim Pierce, Wayne Swinny aux guitares, Grey Smith à la basse et Kenny Aronov à la batterie.
Nanti d’une imagerie toujours aussi dark et futuriste, « Dragontown » débute par le « Triggerman » qui combine refrains accrocheurs un tantinet agaçants et son industriel.
Vient ensuite « Deeper » plus intéressant car lent, sinueux, sombre et menaçant, « Dragontown » se montrant dans cette veine absolument fabuleux avec ces teintes orientales mystérieuses et ses refrains puissants.
La ballade morbide se poursuit sur « Sex, death and violence » au venin mortel avant que « Fantasy man » ne vienne insuffler un rythme un peu plus soutenu.
On replonge dans les anneaux du serpent technoïde sur « Somewhere in the jungle » à la froideur un peu trop linéaire puis retrouve avec « Disgraceland » un mix incongru mais rafraichissant entre le métal indus et le rock ‘n’ roll elvisien.
Si « Sister Sara » s’étouffe un peu sous ses énormes riffs indus et l'horrible phrasé quasi rappé d’Alice, le chanteur n’oublie de fourguer sa sempiternelle ballade cul-cul « Every woman has a name » dotée d’un titre à la Fréderic François.
Le retour de riffs plus lourds ne parvient pas à lancer « I just wanna be God » bien poussif et l’album se termine de manière très décevante par le médiocre « It’s much too late » et l’informe « The sentinel ».
En conclusion, dans la lignée de « Brutal planet » , « Dragontown » est un album en réalité étrange et bien inégal, avec une première large partie metal industriel assumée donnant parfois de beaux résultat avec ce climat futuriste menaçant puis perd finalement sa ligne directrice pour tenter un pale raccrochement au hard rock originel pollué tel une rivière d’eau claire de quelques relents d’usines de produits toxiques.
Avec le passage à l’an 2000, Alice Cooper connait donc une mue technologique de courte durée qui demeurera une curiosité (une de plus !) dans sa carrière si bizarre et pleine de surprises !

Commentaires