Special Strange n°29 (Chris Claremont, Gary Friedrich, Ralph Macchio, John Byrne, Kerry Gammil)
Ce n'est pas sans émotion que je vais chroniquer « Special Strange n°29 ». Sorti en aout 1982 (!) chez l'indispensable maison d'édition lyonnaise Lug, ce numéro peut aujourd'hui être légitimement considéré comme culte.
En effet, Chris Claremont et John Byrne s'attellent aux prémices de leur chef d’œuvre la saga du Phénix noir, mais montrent pour le moment Diablo, Cyclope et Marvel girl à la recherche d'une nouvelle mutante dans les bas fonds de New-York.
Alors que Diablo fait le guet, Scott et Jean pénètrent dans une discothèque miteuse sous leur identité civile sans se douter qu'ils sont victimes d'un piège tendu par le Club des damnés, cercle élitiste politico-industriel dirigé par Sebastian Shaw, lui-meme mutant.
A l'intérieur, une hallucination crée par le Cerveau se produit, amenant Jean à épouser un séduisant gentilhomme du XVIIIieme siècle.
Jean l'ignore mais le Cerveau allié de Shaw a entamé un puissant processus de conditionnement mental à son égard.
Finalement ils n'ont pas à chercher bien loin la mutante, puisqu'il s'agit de la principale chanteuse, Dazzler, grimée en reine du disco.
Tandis que Dazzler qui a le pouvoir de transformer le son en lumière fait un tabac, dans le Michigan, Kitty Pride une adolescente capable de se rendre immatérielle échappe à la surveillance d'Emma Frost, la Reine blanche de Shaw, pour alerter ses amis sur le fait que Wolverine, Colossus, Tornade et meme Charles Xavier ont été fait prisonniers.
Ceci déclenche une attaque des soldats du Club, armés d'armures leur conférant une force surhumaine ainsi que des armes spécialement conçues pour neutraliser les X-men.
En pareille situation, l'aide de Dazzler, mutante non répertoriée est la bienvenue mais c'est surtout l'immense pouvoir de Jean qui fait la différence de manière brutale au point d'effrayer Cyclope lui-meme.
Jean utilise ses pouvoirs télépathiques pour pénétrer l'esprit d'un des soldats et l'amener sur le lieu de détention de leurs amis.
Avec l'effet de surprise, il est ensuite aisé de les libérer. En un ultime face-à-face, Jean affronte la Reine Blanche, elle-même redoutable télépathe et la terrasse grâce à l'aide du terrifiant pouvoir du Phénix.
Ensuite, alors que Dazzler préfère garder ses distances avec les X-men, Jean use à nouveau de ses pouvoirs pour amener les parents de Kitty à la confier à l'institut de Charles Xavier à la grande réprobation de Scott et Ororo qui ignorent qu'elle subit déjà l'influence du Cerveau.
En comparaison, Spider-man scénarisé par Gary Friedrich sur des dessins de Kerry Gammil apparaît bien ridicule, le Tisseur montant un duo improvisé avec Daredevil pour déjouer les plans de son ennemi le faiblard Hibou, qu'ils poussent à la crise de nerfs !
Pour finir heureusement Byrne revient pour dessiner la Chose et Captain america sur un scénario de Ralph Macchio.
Ce duo mythique affronte dans des marais putrides, Victorius, un ambitieux scientifique de l'A.I.M doté du sérum du super soldat, ayant dérobé au Projet Pegasus ni plus ni moins que le Cube cosmique !
Avec pareille arme, l'homme mué en puissant sorcier, a réussi à fonder une secte, convoquer frère Jude, un etre « entropique » extra-dimensionnel se nourrissant de l’âme des humains.
Si le Cube le rend quasi invincible, son orgueil le pousse à affronter Captain america en combat singulier. Mais son incapacité à vaincre un adversaire aussi expérimenté, irrite Jude qui décide de prendre l’âme de Captain.
Non sans une certaine confusion, la Chose intervient, sauve le Vengeur étoilé mais perd sa forme de pierre lorsque Jude tente de l'absorber...ce qui introduit le doute auprès de Jude sur le bien-fondé de la propagation mondiale de sa secte morbide.
Alors que l'Homme-Chose se saisit du Cube, l'appel de Jude pour attirer à lui Vittorius aboutit à un phénomène inédit, la fusion des deux êtres, avec comme catalyseur l'Homme Chose.
Devenu un cristal propagateur de vie plutot que mort, le duo est alors neutralisé.
En conclusion, « Special Strange n°29 » constitue une merveille en raison des X-men qui en deux épisodes, « découvrent » Dazzler et Etincelle qui deviendront des personnages récurrents de la saga, puis affrontent leurs plus grands rivaux du Club des damnés.
Le scénario de Claremont assisté par Byrne est génial, d'un niveau inhabituel est inédit (pour moi) dans le mondes des comics et si les X-men l'emportent cette fois, le déchainement incontrôlable des pouvoirs de Jean Grey, habitée par le Phénix noir, commence à inquiéter ses amis.
Quant au Club, malgré la perte de la charismatique Reine blanche, leur stratégie à long terme visant à conditionner l'esprit de Jean par le biais du Cerveau, maitre des illusions, commence à faire son effet.
D'un point de vue graphique, on côtoie aussi la perfection avec ces personnages athlétiques, expressifs et hautement charismatiques évoluant dans un univers urbain. Et franchement Dazzler grimé en reine du disco maquillée et juchée sur des patins à roulettes, quelle idée géniale !
En comparaison les aventures de Spider-man s'avèrent parfaitement oubliables. Mention spéciale à la Chose boostée par la présence de Byrne dans un scénario « dark » original, même si le scénario confus de Macchio nuit quelque peu au plaisir de la lecture.
Mais vous l'aurez compris, ce numéro 29 a tout du statut d'historique pour les X-men !
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