Un long dimanche de fiançailles (Jean-Pierre Jeunet)


 

Plébiscité par la critique française, « Un long dimanche de fiançailles » de Jean-Pierre Jeunet sort en 2004.
Adapté d’un roman de Sébastien Japrisot, « Un long dimanche de fiançailles » a pour cadre les tranchées de la Première guerre mondiale dans lesquelles cinq hommes qualifiés de mutins sont condamnés à mort.
On compte parmi ses pauvres diables exilés dans la Somme, un tout jeune Breton Manech Langonnet (Gaspard Ulliel), Notre-Dame (Clovis Cornillac) un robuste paysan de la Dordogne, Bastoche (Jérôme Kircher) un menuisier parisien, un criminel corse nommé Ange Bassignano (Dominique Bettenfeld) et un fondeur parisien appelé Six-sous (Denis Lavant).
Laissés dans un no man’s land entre lignes allemandes et françaises pour soit mourir de faim soit des combats, les cinq gaillards qui se sont mutilés volontairement ou non pour échapper au combat, sont laissés pour morts lorsque la guerre s’achève mais Mathilde (Audry Tatou) l’amoureuse de Manech refuse de croire à la mort de son bien aimé.
Tout le film s’articule donc autour de la quête obsessionnelle de cette jeune bretonne orpheline atteinte de polio, qui va engager un détective privé appelé Germain Pire (Ticky Holgado) pour retrouver la trace de Manech.
On alterne donc flashbacks de ce qui s’est réellement passé dans la Somme, moments intimes de la vie des cinq hommes avant la Guerre et pérégrinations du pittoresque détective.
Le sergent Esperanza (Jean-Pierre Becker) qui a conduit les hommes à la mort est la première pièce du puzzle mais il apparait rapidement que Tina Lombardi (Marion Cotillard) une prostituée protégée d’Ange, est une des clés de l’énigme puisqu’elle poursuit aussi le même but que Mathilde dans le but cette fois de se venger des assassins de son amant.
Entre fausses pistes et reconstitution laborieuse, la rencontre avec Tina condamnée à mort pour avoir tué le commandant ayant donné l’ordre (Jean-Pierre Dreyfus) et le tueur de son mari (François Levantal) est à ce titre décisive toute comme le sera celle avec Célestin Poux (Albert Dupontel) compagnon de tranchées des cinq, qui lui confirmera l’existence de la survie d’un homme, Notre-Dame miraculeusement sauvé de la mort et portant un camarade pouvant correspondre à la description de Manech.
Mathilde rencontre donc Notre-Dame vivant reclus dans une ferme isolée et connait donc la vérité du destin de Manech, ayant échappé miraculeusement à l’attaque d’un avion allemand finalement abattu, puis à un bombardement terrible notamment grâce à Notre-Dame dont l’instinct de survie compta pour deux.
La quête s’achève et Manech qui se fait discret également est lui aussi finalement retrouvé dans un monastère reculé.
En conclusion, auréolé de cinq césars, « Un long dimanche de fiançailles » pêche par sa longueur et sa lenteur, que ne saurait tout à fait compenser la beauté formelle des images, pour une fois plutôt sages quand on connait la folie créatrice de Jeunet.
Film à gros budget truffé de stars françaises avec en prime Jodie Foster dans un rôle sans intérêt, « Un long dimanche de fiançailles » n’est donc pour au mois au final qu’une belle œuvre un peu ennuyeuse brodant autour d’une histoire d’amour pour midinettes…

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