La Balance (Bob Swaim)

 



Sorti en 1982, « La Balance » est un film français de Bob Swaim qui fut auréolé d’une pluie de césars (5 !) au festival de Cannes.

Ce film propulse rapidement le spectateur dans l’ambiance du polar à la française en décrivant les méthodes d’infiltration de la police criminelle française consistant à utiliser des indicateurs plus ou moins consentants afin de coincer les truands.

L’action se passe dans le quartier de Belleville qui dans les années 80 ressemblait à une zone terrible ou gravitaient bon nombres de figures du milieu parisien.

Travaillant à la brigade criminelle, l’inspecteur Palouzi (Richard Berry) décide de faire tomber Roger Massina (Maurice Ronet) un caïd de la pègre locale qui a liquidé son ancien indicateur un dénommé Paulo.

Pour arriver à ses fins, Palouzi va manipuler Dédé Laffont (Philippe Léotard), un truand situé légèrement en retrait après un séjour en prison.

Palouzi va utiliser les points faibles de Laffont pour faire pression sur lui.

Laffont est en effet très attaché à Nicole Danet (Nathalie Baye) une prostituée qui va s’avérer beaucoup plus friable que son amant endurci.

A force de travail au corps et de menaces, Palouzi va contraindre Laffont à coopérer et à lui donner une information susceptible de le faire tomber Massina et son adjoint Petrovic (Tchéky Karyo) dans un piège lors d’un hold-up.

Mais l’intervention tourne à un bain de sang, Massina s’échappe et Laffont se retrouve donc dans une position intenable pris entre la pression des policiers et la revanche du Milieu décidé à lui faire payer sa trahison.

En conclusion, bien qu’un peu oubliée à mes yeux, « La Balance » est un excellent film policier, âpre, intense et nerveux qui n’a en rien usurpé ses récompenses.

On peut être choqué par les méthodes employées par les policiers qui sont bien souvent brutales, cyniques et à la limite de l’illégalité mais ce serait oublier que  l’efficacité de l’action sur le terrain délicat de la criminalité passe obligatoirement par un travail d’information soit réalisé par des planques, des filatures ou bien par le retournement d’anciens malfrats.

Dans le milieu des prostituées, des proxénètes, des dealers, des punks, des patrons de bars de nuit pas nets du Belleville des années 80, « La Balance » développe une ambiance dure et virile ou les flics et les voyous se connaissent bien et parlent le même langage imagé.

Les acteurs sont excellents, que ce soit Richard Berry à ma grande surprise extrêmement convainquant malgré son gabarit modeste en flic brutal ou bien le regretté Philippe Léotard acteur incroyable au visage de voyou plus vrai que nature.

Pour l’anecdote on remarquera aussi un Florent Pagny tout jeune et timide, dans un petit rôle de flic passé à tabac par les sbires de Massina, preuve que les pires truands peuvent aussi avoir de bon goûts musicaux.

Je n’ai vu récemment aucun film du très surestimé Olivier Marchal arriver à la cheville du film de Bob Swaim qui demeure pour moi un classique « old school » du polar à la française.

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