Manuel d'Epictète (Epictète)
Poursuite logique de la philosophie stoïcienne, avec le « Manuel d’Épictète » du même auteur.
Ex-esclave boiteux de Phrygie affranchi sous le règne de Néron, Épictète était aux antipodes socialement d’un Marc Aurèle, mais pourtant la philosophie les a rapproché, c’est dire la puissance du Stoïcisme dans l’Antiquité.
De la même manière que Socrate, Épictète n’a rien écrit et c’est son disciple Arrien qui a couché sur papier les préceptes donnant naissance à ce manuel édictant des principes de conduite simples dont l’influence sera telle que certains ordres de moines chrétiens l’adoptèrent comme règles de vie.
Dans ce court ouvrage d’un peu plus d’une vingtaine de pages, Épictète énonce ses règles de vie philosophique basées sur la recherche d’une force intérieure permettant de surmonter les frustrations et les douleurs de l’existence humaine.
Le but est clairement de prendre du recul, de la hauteur sur les petits tracas de la vie quotidienne, de ne pas se laisser troubler et d’atteindre un haut niveau d’insensibilité jusqu'à être capable d’accepter la perte d’un être cher.
En se détachant émotionnellement des choses qui ne dépendent pas de lui, l’élève doit donc effectuer un important travail sur lui même pour acquérir humilité, simplicité, frugalité tout en fuyant les plaisirs afférents aux biens matériels.
Piété envers les dieux, respect de la famille, retenue dans les actions, les paroles et même les sujet de discussions ou les plaisanteries composent le menu de ce repas que d’aucuns pourraient juger bien austère.
Épictète va même jusqu'à demander de ne pas tirer de la vanité et de l’orgueil à vivre selon ses principes.
Il incite plutôt ses disciples à montrer l’exemple par leur conduite exemplaire plutôt qu’à tenir de grands discours pédants en public.
En conclusion, le « Manuel d’Épictète » peut être considéré comme un condensé de la philosophie stoïcienne d’une extrême austérité qui pourra sembler parfois bien difficile à appliquer pour le commun des mortels.
Il a pour lui sa brièveté, sa simplicité et sa clarté, ce qui allié à la portée quasi universelle de ses préceptes a grandement contribué à son fort succès dans les milieux philosophiques ou religieux.
Pour autant sa concision fait que je n’ai pas été séduit outre mesure par la beauté de la langue contrairement aux ouvrages plus littéraires de Sénèque ou de Marc Aurèle.
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