L'Ogre de l'espace (Gregory Benford)

 

« L’Ogre de l’espace » de Gregory Benford est un pur roman de science fiction s’attachant à pousser très loin la vraisemblance scientifique.

L’histoire est une variation inédite sur un thème en revanche bien classique : une créature extra terrestre menaçant dans un futur proche ( 2020 !)  notre bonne vieille planète terre.

La créature ici en question est un trou noir doté d’une forme de conscience qui entre un jour en communication avec la terre.

La créature assimilée à un dieu cosmique se déplace à l’aide de puissants champs magnétiques qu’elle manipule à loisir.

Considéré comme une mémoire de l’univers, son savoir est jugé comme quasi infini.

Astrophysicien de renom, Benjamin Knowlton est le premier à détecter le monstre et à faire partie d’un groupe de recherche étroitement chapeauté par le gouvernement américain pour comprendre le phénomène.

Benjamin travaille avec l’anglais Kingsley qui est à la fois son ami et rival.

Kingsley a de nombreux points de connections élevés dans les hautes sphères politiques internationales.

Mais Benjamin apprend que sa femme Channing ,ancienne cosmonaute, est atteinte d’un cancer incurable et qu’elle est à court-moyen terme condamnée.

Le roman surfe donc sur ces deux axes, d’un coté le traitement d’une menace d’envergure cosmique et de l’autre, l’aspect plus intimiste de la souffrance d’une femme qui se bat à l’américaine en essayant de rester positive coûte que coûte.

Le trou noir, surnommé le Dévoreur, parvient à décrypter le langage humain.

Il apprend à vitesse grand V même si ses phrases sont souvent elliptiques.

Petit à petit, la menace se précise et les chercheurs comprennent qu’il souhaite dévorer la planète terre après avoir conservé une centaine de milliers de spécimen humains pour sa collection personnelle.

Malgré les tiraillements entre chercheurs prônant une meilleur compréhension et militaires adeptes de la méthode forte, une stratégie de défense est alors péniblement mise en place.

Se sachant condamnée, Channing accepte d’être digitalisée pour que son esprit embarque sur un searcher, sorte de petit robot espion qui sera envoyé pour étudier au plus prêt le Dévoreur.

Channing embarque avec elle une bombe antimatière qu’elle parvient à larguer dans le centre gravitationnelle du Dévoreur, provoquant l’éclatement de ses multiples champs magnétiques et par conséquence sa quasi mort.

Même si le Dévoreur parvient à s’enfuir sous une forme diminuée, le roman se termine sur un happy end, avec la menace immédiate écartée et l’accession à un joli paradis cosmique pour la conscience de Channing.

En conclusion, « L’Ogre de l’espace » ravira sans doute les aficionados de science fiction pure et dure à l’américaine à la « Deep impact » ou « Armaggedon ».

Avec force explications scientifiques sur la physique des plasma et des champs magnétiques, Benford utilise avec habileté la fascination évidente que peut exercer la plus grande force connue de notre univers pour rendre crédible une attaque directe même si dans la réalité j’estime à zéro les chances humaines de survie.

Comme dans la plupart des romans de science fiction le style est on ne peut plus banal.

Mon principal reproche est le traitement trop américanisé du sujet, la domination omnisciente des scientifiques et du gouvernement américain sur les autres nations, seuls interlocuteurs face à une créature de l’au delà.

L’aspect intimiste avec le cancer de Channing est pour moi raté, car cette femme s’avère trop héroïque pour être touchante, poussant même le pathétique jusqu’à se sacrifier pour le monde dans sa mission suicide.

En résumé j’aurais souhaité un traitement plus pessimiste d’un sujet aussi effrayant.