Scout toujours (Gérard Jugnot)
Que faisiez vous en 1985 ? Moi je n’étais pas bien grand mais je garde néanmoins de bons souvenirs des films français de cette époque.
Bien que n’ayant jamais été scout moi même, « Scout toujours » de et avec Gérard Jugnot appartient à cette catégorie de films que j’aime à revoir avec plaisir.
L’histoire se déroule en 1965, lorsqu’un jeune comptable nommé Jean-Baptiste Foucret (Gérard Jugnot ) accepte de faire un remplacement pour encadrer une troupe de jeunes scouts durant l ‘été.
Jean-Baptiste ne sait pas que ces scouts sont d’insupportables garnements et qu’ils se sont débarrassés de leur ancien chef jugé trop militariste en lui tendant un piège pour le faire tomber dans une bouche d’égout.
Totalement novice, écrasé par un passé trop lourd pour lui puisque son père, ancien résistant était un des fondateurs du mouvement, le jeune homme couvé par sa mère à trente quatre ans va alors se retrouver jetée dans la cage aux lions et vivre un terrible enfer.
En réalité le film est une succession de gags jouissifs quelques fois énormes ou un trentenaire attardé pétri de bon sentiments se trouve dépassé par les manigances d’enfants machiavéliques sentant tout de suite sa faiblesse et son manque d’assurance.
Vols, incendie d’un bus, fréquentation de gitans et de prostituées composeront donc le quotidien des vacances du pauvre Jean-Baptiste.
Pourtant malgré l’humour décapant et les situations d’un comique souvent irrésistible, le film parvient en filigrane à être quelque fois plus grave comme lors de l’évocation des fantasmes pédophiles de Georges (Jean-Claude Leguay ) l’adjoint de Jean-Baptiste ou d’une certaine solidarité lorsque l’un des enfants est mordu par un serpent.
Pour avoir connu quelques amis ayant été scouts, je peux confirmer le coté livré à soi même et sauvage de cette expérience avec des adultes sensés encadrer les jeunes et eux même souvent complètement largués.
En conclusion, bien que mineure, « Scout toujours » est une comédie formidablement réussie, féroce, drôle et rythmée comme savait si bien le faire la bande du Splendid à l’époque.
Aujourd’hui, Gerard Jugnot continue d’une certaine manière à travailler dans la veine enfantine avec « Monsieur Batignolles » ou « Les choristes » mais en ayant supprimé le coté humoristique des débuts qui rendait il faut bien le dire ce type de film si léger absolument irrésistibles et sources de bien des soirées familiales réussies.
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