Le choc des Titans (François Leterrier)

 



Sorti en 2010, « Le choc des Titans » de François Leterrier.

Pour être honnête ma connaissance des péplum est limitée et n’ayant pas vu l’original de Desmond Davis en 1981, je n’avais donc pas beaucoup de points de repères en allant voir le remake de Leterrier.

Néanmoins le point de départ de cette histoire est bel et bien la mythologie grecque et la légende de Persée inscrite de manière plus ou moins précise dans l’inconscient collectif.

Le film de Leterrier prend toutefois ses distances avec les écrits d’Homère, Hésiode, Eschylle ou d'Ovide.

L’histoire est en effet remaniée et Persée (l’épatant Sam Worthington de Terminator 4) est ici un demi dieu fils de Zeus lui même et de Danaé reine d’Argos abusée par magie après une union illégitime.

Condamné à mort par son père le roi Acrisios (Jason Flyming), Persée est recueilli par des pêcheurs et se trouve pris à parti dans une guerre mettant aux prises les dieux de l’Olympe et les hommes, ces derniers s’étant révoltés contre leurs maîtres.

En jeu de ce terrible conflit, la belle Andromède (Alexa Davalos) fille du roi d’Argos, destinée à être donnée en sacrifice à un monstre marin appelé Kraken pour apaiser la colère des dieux.

En réalité, Hadès (Ralph Fiennes), le dieu des enfers complote contre son frère Zeus (Liam Neeson) , et cherche à déchaîner ce monstre redouté de tous uniquement pour accroître sa propre puissance et régner sur l’Olympe.

Étant détecté comme demi dieu, Persée est enrôlé dans un commando argien commandé par Draco (Mads Mikkelsen, le meilleur acteur du monde ! ) afin de trouver un moyen de vaincre le kraken.

Comme dans tout récit mythologique, Persée est aidé dans son parcours par la muse Io (Gemma Arterton), qui le guide, le conseille et intervient au moments opportuns.

Entre temps, Hadès insuffle une partie de sa force à un Acrisios défiguré et ivre de haine contre Zeus, afin d’en faire le bras armé qui tuera son fils Persée.

Le commando traverse plusieurs épreuves, évite Acrisios, triomphe de monstrueux scorpions géants, rencontre des djinns mystérieux sorciers nomades des déserts à mi chemin entre morts et vivants.

Malgré les pertes, Persée prend de l’assurance, se complétant avec le plus expérimenté Draco.

Io lui transmet une épée magique et met sur sa route Pégase, le cheval ailé.

Persée obtient par l’intermédiaire de monstrueuses sorcières diseuse d’avenir, un moyen de terrasser le kraken, il s’agit de tuer Méduse, monstre mi femme mi serpent dont le regard change en pierre tout être vivant.

Le héros traverse donc le Styx pour débusquer la bête et après avoir perdu la totalité de ses compagnons parvient à la décapiter en usant de son bouclier comme miroir.

Persée peut donc revenir en Argos et juché sur Pégase, sauver Andromède du monstrueux kraken et renvoyer Hadès en personne dans les profondeurs des enfers.

En conclusion, « Le choc des Titans » est un film spectaculaire valant le coup d’œil pour ses effets spéciaux réellement impressionnants.

Les monstres mythologiques que ce soi les terribles scorpions géants, la superbe et venimeuse méduse ou le titanesque kraken créent d’intenses scènes d’actions.

Les dieux sont aussi à la hauteur même si en fait, la richesse du Panthéon se résume à une dualité entre Zeus et Hadès.

Bien sur d’incroyables libertés ont été prises avec l’histoire mythologique, les plus énormes étant Hadès remplaçant un Poséidon quasi inexistant, et le monstre marin censé être une baleine géante remplacée par une pieuvre au nom hérité de la mythologie scandinave.

J’ai été également circonspect sur l’intérêt de l’intervention des jinns qui jouent un rôle ici complètement mineur mais ce qui m’a le plus gêné est véritablement la sous représentation des dieux de l’Olympe dont les interventions continuelles en faveur des héros rendent des récits comme l’Iliade ou l’Odyssée réellement magiques.

Alors si on prend l’histoire au pied de la lettre, on pourra toujours arguer que Hollywood a ici défiguré la mythologie grecque, mais on peut aussi voir ce film comme un superbe divertissement qui malgré ses grossières imperfections peut constituer une belle porte d’entrée pour attirer de jeunes générations vers un univers fascinant.

Malgré la qualité du spectacle et quelques scènes fortes, on reste donc un peu sur sa fin en déplorant un certain manque de fond.

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