Headless cross (Black Sabbath)
Sorti en 1989, « Headless cross » de Black Sabbath est la suite logique de « The eternal idol » paru deux ans plus tôt.
Pourtant en seulement deux ans d’intervalle, 50% du groupe change encore, Laurence Cottle remplaçant Bob Daisley à la basse et Cozy Powell légendaire batteur au curriculum vitae hyper impressionnant (Rainbow, Whitesnake, Emerson Lake and Palmer, Jeff Beck …) remplaçant Eric Singer, les deux Tony (Iommi et Martin) restant dans l’écurie.
Visiblement satisfait des services de son nouveau chanteur, Black Sabbath poursuit dans la même veine de hard rock mélodique avec bien entendu toujours le coté sombre et les ambiances teintées d’occultisme qui le caractérisent.
Après une introduction si courte et timide qu’on la remarque à peine (« Gates of hell » ), l’album débute par « Headless cross » sensé être le titre introductif bien marquant que l’on attend.
Le tempo est lent, le rythme amorphe, les rares effets de claviers bien patauds, seul le refrain vient un peu réveiller l’auditeur qui s’ennuie ferme et trouve les six minutes et quelques bien pénibles.
Si le groupe vient de claquer sa meilleure cartouche d’entrée, on peut alors craindre le pire pour la suite.
Et cette prémonition se vérifie tant « Devil and daugther » terriblement empesé peine à convaincre malgré les grandes envolées vocales de Martin.
Cette tendance à l’empattement et au pompeux se poursuit sur « When death calls » , très longue ballade, sombre, mélodique mais si terriblement fade et caractéristique de l’ère Martin.
On peut se demander à l’écoute de ce titre trop lisse et linéaire ou sont passées les multiples cassures rythmiques, trouvailles mélodiques et variations inventives des premiers albums du groupe.
Malgré sa structure légèrement plus originale, « Kill in the spirit world » ne séduit pas non plus.
« Call of the wild » s’avère un appel extrêmement mollasson et policé qui donne plus envie de rester dans ses pantoufles à faire des mots croisés plutôt que de tenter l’aventure sauvage à la Jack London.
« Black moon » est sans consistance, informe et « Nightwing » a peine meilleur malgré le grandes envolées d’un Martin qui fait ce qu’il peut.
En conclusion, j’étais parvenu à trouver quelques titres plaisants sur « The eternal idol » et je n’ai pu renouveler pareil exploit sur « Headless cross ».
Il est difficile de taper sur un disque pareil tant il paraît lisse et aseptisé.
« Headless cross » n’est pas foncièrement nul, il génère un heavy metal classieux mélodique qui peut plaire mais que je trouve terriblement linéaire, prévisible, avec un chanteur manquant cruellement de charisme.
Privé de puissance, de folie, de tranchant et d’audace, Black Sabbath ne possède plus la magie et la dangerosité de ses débuts et dispense un heavy de seconde zone trop formaté et très ancré dans les années 80.
« Headless music » vous fera donc l’effet du flux d'un robinet d’eau tiède pas désagréable mais aussi vite oublié qu’écouté.
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