Le juge et l'assassin (Betrand Tavernier)


 

Il y a bien longtemps que je voulais découvrir « Le juge et l'assassin » le chef d’œuvre du regretté Bertrand Tavernier qui valut en 1977 le césar du meilleur acteur pour Michel Galabru, pour une fois aux antipodes des rôles comiques qui firent sa popularité.

A la fin du XIXieme siècle, Joseoh Bouvier (Michel Galabru) est un tueur en série itinérant, errant sur les routes de campagne à la recherche de jeunes enfants, généralement de pauvres paysans sans défense à violer et à tuer.

Arrêté une première fois après avoir tenté de se suicider après une déception amoureuse, Bouvier est soigné un temps à l’hôpital de Doles, puis face à l'impuissance des médecins à cerner son cas, relâché en pleine nature avec deux balles dans la tête.

Son périple meurtrier prend fin lorsqu'il est pris par des paysans armés qui parviennent à le cerner alors qu'il s’apprêtait à tuer de nouveau.

Incarcéré, il se trouve face à face avec le juge Rousseau (Philippe Noiret) qui tente de gagner sa confiance pour lui arracher des aveux.

Conseillé par le procureur Villedieu (Jean-Claude Brialy) un homme revenu désabusé de son séjour en Indochine, Rousseau a pour tache difficile de faire reconnaître Bouvier comme responsable de ses actes pour qu'il soit condamné et éliminé.

Il entre donc dans le psychisme perturbé du vagabond, qui se proclame comme « anarchiste de Dieu » et se voit des points communs de « martyr » avec Jésus et Jeanne d'Arc.

Rousseau évite une agression au couteau de la part de cet homme imprévisible et jouant sur son orgueil face aux déclarations de la presse, parvient à lui faire reconnaître son dernier crime, celui d'un jeune garçon jeté dans un puits.

Une fois piégé, Bouvier part pour l'échafaud dans son style de fou exubérant.

Malheureusement, Rousseau n'obtient pas le succès escompté et est ensuite vivement critiqué pour avoir fait assassiner un fou afin d'étancher ses envies carriéristes.

Villedieu suicidé, sa maitresse Rose (Isabelle Huppert) une pauvre paysanne embrasse la cause révolutionnaire de la Commune.

En conclusion,  « Le juge et l'assassin » est un film unique, illuminé par un Michel Galabru en état de grâce, parfait en tueur fantasque, imprévisible et illuminé.

L'oscar est donc amplement mérité pour la performance d'un acteur exceptionnel qui trouve en Noiret un contrepoids à sa véritable stature.

Autour de ce duo de stars, gravitent un Brialy blasé et revenu de tout, une jeune Huppert dans un rôle mineur.

Tourné dans les campagnes françaises, « Le juge et l'assassin » est un polar campagnard historique qui recèle également des moments musicaux de grâce pure, comme la complainte envoutante composée et interprétée par Jean-Roger Caussimon.

Un classique du cinéma français donc, voir du cinéma tout court !

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