Watchmen (Zack Snyder)

 





En tant que fan de comics et de Zack « 300 » Snyder  je me devais de voir « Watchmen ».

 

Bien que plus fan de Marvel que de DC comics, j’avais lu la bande dessinée d’Alan Moore et de Dave Gibbons et en avais apprécié le coté sombre et la belle réussite technique de ce « roman graphique » culte.

 

Que dire du film donc ? Il est long, complexe et très voir trop fidèle à l’univers du comics.

 

L’histoire se déroule aux États-Unis sous Nixon dans les années 80, en plein milieu d’une crise de la guerre froide laissant présager une attaque nucléaire imminente de l’URSS contre le sol américain et probablement la fin du monde annoncée par une sorte de compte à rebours macabre sur une horloge géante.

 

Les « Watchmen » (Gardiens en français ) sont d'anciens super héros des années 60-70  faisant partie d’un groupe que le président Nixon a dissous.

 

Le récit commence par le meurtre de l’un d’entre eux, le Comédien.

 

L’un de ses ex collègues, Rorschach, petit homme au masque énigmatique, enquête sur cette mort mystérieuse en soupçonnant que quelqu’un cherche pour une raison politique à éliminer les Gardiens.

 

Rorschach tient une sorte de journal intime et sa voix off rocailleuse accompagne une bonne partie du film dans un univers nocturne urbain glauque et déprimant.

 

Petit à petit au cours de son enquête, Rorschach retrouve la trace de ses ex coéquipiers.

 

On découvre donc progressivement qui sont les Gardiens, leurs histoires personnelles, leurs nouvelles vies et leurs personnalités complexes, souvent contrastées.

 

La je dois dire que c’est souvent ce qui m’a déplu chez DC Comic, c’est à dire que ces « supers héros » sont souvent des types banals avec des costumes ridicules et des pouvoirs en fin de compte super-ordinaires.

 

Ainsi le Hibou, est un  type entre deux ages avec un physique bedonnant et une bonne tête de brave couillon à la Tom Hanks, ses seuls « pouvoirs » étant des gadgets assez pitoyables et une sorte d’aéronef ridicule en forme de hibou.

 

Niveau personnalité il est aussi lisse qu’un miroir et parfaitement insignifiant.

 

Pas vraiment captivant donc, tout comme Ozymandias, sorte de beauté masculine aryenne glacée à la Flash Gordon et richissime homme d’affaire ayant pour but de libérer le monde de sa dépendance aux énergies fossiles.

 

A t il des « pouvoirs » ? Il semble plus rapide (capable d’arrêter une balle en plein vol ) et plus fort qu’un être humain normal mais la encore aucune profondeur chez ce personnage qu’on devine vite mégalomane et calculateur, bref une sorte de Jean Marie Messier en plus sportif ..

 

Dans le registre « tocarde de premier plan » , le « Spectre Soyeux se pose également la, c’est à dire une nana sexy et athlétique qui fait un peu de karaté, bref potiche idéale, dont le seul intérêt est d’être la petite ami d’un Gardien aux pouvoirs eux réellement hors normes : Le Docteur Manhattan.

 

Rien à voir avec Benoît Poelvoorde en effet, derrière ce nom ridicule se cache un physicien qui irradié par des radiations nucléaires se retrouve disposant des pouvoirs d’un Dieu, capable de plier la matière à sa volonté, de voyager dans l’espace, de modifier sa taille, de générer des champs de force ou d’énergie mortelle mais également de prévoir le futur ou de faire revivre le passé aux autres êtres humains.

 

Le Docteur Manhattan est donc une force de dissuasion vivante des Etats-Unis et sa puissance en fait un des personnages clés du récit.

 

La contre partie de ce pouvoir quasi illimité est qu’il se sent de plus en plus étranger au monde des humains et éprouve les plus grandes peines à éprouver des sentiments pour sa petite amie qui finalement le quitte.

 

Comment en effet un Dieu vivant pourrait il se sentir proche des insectes humains ?

 

De plus d’étranges rumeurs de cancers dont seraient victime les gens l’ayant côtoyé commencent à le miner …

 

Les deux derniers Gardiens les plus intéressants pour moi sont le Comédien, qui bien que non doté de véritable pouvoirs, se révèle ère un anti héros et un salopard amoral de premier ordre, n’hésitant pas à  abuser de sa force pour violer ou assassiner des gens.

 

Rorschach, personnage au psychisme perturbé est sans doute le plus captivant du lot.

 

Sa brutalité, sa violence, sa vision sombre de l’existence et son absence de concession  avec le crime le rapprocheraient presque de personnages comme Punisher ou Wolverine bien qu’il n’ait lui non plus pas de super pouvoirs à proprement parler.

 

Pendant 2h43 , l’intrigue se noue donc… avant que la théorie du complot n’éclate.

 

La philosophie simpliste qui éclate au grand jour, utiliser le Docteur Manhattan pour provoquer deux attaques nucléaires simultanées sur le front de l’Est et de l’Ouest  ce qui serait sensé pacifier le monde, ne tient pas vraiment la route.

 

Peu d’action et de rythme dans ce film plutôt lent et contemplatif, des combats façon « film de karaté » moins bon qu’un Transporteur dans une maison de retraite, ce qui s’avère un sérieux handicap pour un film de super héros censé "blaster" tous les sens du spectateur.

 

Zack Snyder se lâche un maximum dans les scènes cosmiques avec le Docteur Manhattan qui sont il est vrai magnifiques bien qu’un ton en dessous du choc visuel permanent de « 300 ».

 

Le film m’a globalement beaucoup moins plus que les super productions Marvel avec leurs personnages plus flamboyants, plus attachants et plus denses.

 


 

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