New values (Iggy Pop)

 



Nous sommes à la fin des années 70, Iggy Pop s’est affranchi de son ami et associé David Bowie , tente de voler de ses propres ailes et de confirmer les succès de ses brillants premiers album « Lust for life » et « The Idiot ».

En 1979 sort « New values » qui opère un glissement vers le courant new wave qui émerge alors à l’époque.

Iggy est toujours avec l’ex guitariste des Stooges James Williamson qui produit le disque, Klaus Kruger à la batterie,  Jackie Clarck à la basse et Scott Thurston pour les claviers et instruments additionnels.

« New values » débute par le timide « Tell me a story »,  mid tempo rock pas forcément désagréable mais un peu trop tiède pour ouvrir un album de l’ex parrain du punk.

Lui succédant, « New values » est encore plus maigrichon avec ses riffs de Ramones agonisant.

Parler de femmes, voilà qui pourrait sans doute requinquer un prédateur sexuel comme Iggy Pop,  pourtant « Girls » sympathique et bien emballé, n’y parvient qu’à moitié.

A ce stade on a compris que « New values » ne sera pas un album de punk complètement destroy mais un disque plus rock, calme et posé ou les guitares seront mises en veilleuse au profit de sons plus synthétiques.

« I’m bored » chante l’Iguane, oserions nous dire que nous sommes aussi ennuyés que lui ?  Objectivement ce titre assez entêtant possède un groove de bonne qualité mais manque de conviction et de punch dans son exécution.

L’influence de Bowie se fait sentir sur « Don’t look down » , hyper mélodique,  truffé d’envolées saxophoniques et de chœurs enivrants au milieu desquels la voix d’Iggy en mode crooner s’impose avec classe.

Avec son atmosphère détachée et poétique et ses synthétiseurs ringards omniprésents, « The endless sea » est peu être le morceau le plus audacieux de ce disque et représente une véritable curiosité.

Rythmé et incisif, « Five foot one » est sans nul doute le titre le plus connu de ce disque et celui qui correspond le plus à l’image qu’on se fait d’un Iggy Pop dynamique et conquérant.

Bien que mineur, « How do you fix a broken heart » se montre néanmoins touchant tandis que « Angel » aux faux airs de « Angie » des Rolling Stones remplit efficacement son rôle de belle ballade de l’album.

Complètement quelconque, « Curiosity » est aussitôt oublié, avant  que la bête ne se déchaîne enfin un peu sur « African man » , complètement déjanté et flirtant avec le ridicule le plus complet.

L’album se termine heureusement mieux avec « Billy is a runaway » très rock qui sonne comme un bon morceau des Clash période pop-rock.

En conclusion, « New values » est un album moyen et décevant pour qui apprécie le style hautement énergétique de la musique rock pratiquée par Iggy Pop et ses Stooges.

Les guitares sont ici reléguées au rang d’instrument d’accompagnement, la batterie est amorphe, quand à Iggy Pop il semble ici avoir perdu tout le coté offensif de son chant.

Il reste donc des morceaux de pop-rock loin d’être mauvais mais trop peu audacieux et surtout trop peu inspirés pour réellement attirer l’attention.

« New values » marque pour moi le début de la plus mauvaise période d’Iggy Pop, qui durera jusqu’à la deuxième partie des années 80, sera marquée par des années d’errance musicale avec un basculement vers le son new wave de l’époque et par de cuisant échecs commerciaux, il faut le dire assez mérités.

Et si seul le costume du mauvais garçon seyait au Reptile ?

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