Jar of flies (Alice in Chains)

 




En 1994, alors en pleine gloire après avoir réalisé un coup de maître sur son album précédent, Alice in Chains sort le très surprenant « Jar of flies » .

Si « Dirt » s’imposait en force avec quelques tubes d’une rare violence en provenance directe de la galaxie métal, « Jar of flies » va marquer un important tournant dans la musique des quatre garçons de Seattle avec l’apparition d’un style plus doux, acoustique, épuré et mélancolique.

Contrairement en  à ce que pourrait laisser penser la pochette, Alice in Chains ne prendra pas en effet la mouche avec ce disque mais se lancera dans une direction plus  plus émotionnelle et introspective.

Long voyage hypnotique un peu répétitif de prêt de sept minutes, « Rotten apple » ouvre le bal en douceur.

Le tempo est lent, les guitares en retrait, tout est donc basé sur la superbe mélodie de guitare de Jerry Cantrell et la voix envoûtante de Layne Staley.

« Nutshell » poursuit dans la même veine apaisante, calme et superbement triste.

Plus épuré que son prédécesseur, « Nutshell » évite les longueurs, se montrant terriblement touchant par son atmosphère de lassitude, de dignité et de recueillement intime.

L’auditeur poursuit son voyage acoustique avec « I stay away », qui rappelle lui plus le coté lancinant, étouffant et sinistre d’Alice in Chains.

Le tempo est plus soutenu, le refrain plus massif est atténué par des cordes du plus bel effet.

 Ballade efficace et emblématique, « No excuses » est le tube de l’album dans un registre que je trouve toutefois trop classique.

Le groupe surprend encore une fois avec « Whale and wasp », magnifique instrumental tout en toucher et en subtilité ou la guitare pleure en même temps que l’auditeur submergé par des torrents d’émotions.

L’émotion continue d’affluer avec « Don’t follow » , exceptionnel voyage aux sonorités blues, country voir gospel, transcendé par le chant hypnotisant d’un chanteur en état de grâce pure.

Le groupe termine ce (trop !) court album sur « Swing on this », plus vivant et jazzy que le reste de l’ensemble.

En conclusion, « Jar of flies » est une œuvre à part, un véritable bijou de beauté, de classe, de fragilité et de subtilité.

Avec ce disque, Alice in Chains cesse de jouer les gros bras, se débarrasse de sa puissance de feu métallique et se montre capable de transcender son propre style pour atteindre un niveau supérieur confinant à un état de grâce absolu.

Doté d’un irrésistible charme dépouillé, intime, chaud et envoûtant, « Jar of flies » est l’album idéal à écouter le soir tard chez soi après un éprouvante journée ou on se sent las de lutter, de souffrir et on éprouve un besoin  de calme, de solitude et d’humanité.

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