Naughty little doggie (Iggy Pop)
Après un « American Caesar » intimiste et déroutant, Iggy Pop sort en 1996 un « Naughty little doggie » de facture plus simple et orienté rock classique.
On notera la pochette étrange représentant ce vilain petit toutou d’Iggy en vieux soldat casqué au visage exsangue et au regard hagard.
Pour ce disque, l’Iguane s’entoure pour d’un line up beaucoup plus modeste avec Eric Mesmerize à la guitare, de Hal Wonderful à la basse et Larry Contrary à la basse.
L’album débute par « I wanna live » , très bon mid tempo rock aux paroles particulièrement touchantes sur lesquelles Iggy confie de sa belle voix grave sa volonté de vivre encore un peu...
Renouant avec le coté salace de l’artiste, « Pussy walk » s’avère pourtant plus plombé et moins fluide.
Iggy frappe fort sur « Innocent world » qui a toutes les caractéristiques du tube rock avec ses refrains entraînants et ses belles mélodies de guitares.
Beaucoup plus poussif, « Knucklehead » à tout du titre peu inspiré à rapidement oublier.
Meilleur morceau du disque, « To belong » est d’une toute autre stature, avec ses couplets mélodiques et ses refrains aussi puissants que fédérateurs.
Bien que mineur, « Keep on believing » possède une coloration légèrement plus punk pas forcément déplaisante quand on se rappelle du passé de l'artiste et de l'importance qu'il eut pour cette scène.
Très original et prenant, « Outta my head » possède un trés bon groove avec un son rock assez fantastique.
Il en fallait une, la voilà : guitare sèche et voix traînante font de « Shoeshine girl » la très belle ballade intimiste et crépusculaire de ce disque.
Bien que plus quelconque, « Heart is saved » a le mérite de relancer la machine par son rythme soutenu.
L’album se termine en douceur avec une deuxième ballade « Look away » un peu fade au demeurant.
A l’arrivée, ce « Naughty little doggie » laisse une impression un peu en demi teinte.
Ses qualités intrinsèques sont manifestes, la plus évidente étant la remarquable homogénéité des morceaux, pratiquement tous de bonne qualité.
L’album sonne très bien, avec un son rock clair, organique, chaleureux, puissant sans être trop écrasant mais on pourra reprocher peut être un manque de folie dans l’ensemble, un coté trop ronronnant, linéaire et maîtrisé qui fait que l’auditeur n’éprouve pas le grand frisson qu’il serait en droit d’attendre avec un artiste aussi légendaire et instinctif que le Reptile de Détroit.
« Naughty little doggie » ressemble donc bel et bien à un bon album de transition entre deux disques plus personnels ou Iggy Pop aura pris énormément de risques artistiques.
Il n’en demeure pas moins un bon disque de rock.
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