Heaven and hell (Black Sabbath)

 





Comme pour beaucoup de groupes phares du début des années 70, la fin de cette décennie magique va marquer une grosse période de perte de vitesse pour Black Sabbath avec des albums d’une grande faiblesse comparativement aux merveilles précédemment réalisées.

En 1978, Ozzy Osbourne le mythique chanteur des débuts quitte le navire pour se lancer dans une carrière solo.

Deux ans après, Black Sabbath refait surface en engageant Ronnie James Dio, ex chanteur du non moins mythique Rainbow.

Le petit américain à la voix d’airain reprend donc le micro et le groupe sort « Heaven and hell » à la pochette minimaliste assez amusante en 1980.

Le morceau introductif « Neon knights » véritable hymne très compact, rapide et enlevé, frappe très fort et marque une nouvelle orientation vers un style plus orienté heavy metal 80’s.

La voix magnifique de Dio fait des merveilles sur « Children of the sea » , sorte de power ballade aussi mélodique qu’épique.

Avec son mid tempo hard rock trop classique, «Lady evil » se montre peu inspiré et assez ennuyeux à l’écoute.

Le grand Sabbath est de retour sur « Heaven and hell », joyau inoubliable de près de 7 minutes ou le groupe alterne avec sa classe habituelle splendides passages mélodiques et grandes montées gorgées de puissance.

Comme « Lady evil » , « Wishing well » appartient à la catégorie des morceaux un peu trop simples et évident pour pleinement charmer.

Mais les anglo-américains surprennent encore avec une incroyable trouvaille, le très enlevé « Die young » , véritable hymne rock n' roll qui sera repris par des générations de groupes durant plusieurs décennies.

Le break central, tout en finesse et en subtilité avant une reprise fulgurante de vitesse confère à lui seul le statut d’hymne inoubliable à ce titre hors norme.

Troisième titre faiblard, « Walk away » se montre un sympathique mid tempo hard rock sans grande originalité.

Long, lent, dense, riche et complexe « Lonely is the word » achève brillamment ce disque de grande classe.

En conclusion, il apparaît clairement qu’avec « Heaven and Hell » , Black Sabbath évolue vers un heavy metal plus compact, viril et conquérant et donc en adéquation avec la décennie à venir dominée par Judas Priest et Iron Maiden.

On pourra y voir l’influence très nette de Dio, chanteur de petite taille mais à forte personnalité, véhiculant avec lui un univers très particulier d’imaginaire de magie et d’heroic fantasy.

Dio chante très bien, possède une voix à la fois puissante et mélodique mais son style affirmé reste assez éloigné de celui plus fragile d’Osbourne.

De plus les compositions même globalement brillantes et efficaces paraissent toutefois receler moins d’émotion et de charme que celles de l’époque des années 70-75, période ou Black Sabbath touché par la grâce alignait les chefs d’œuvres inoubliables à un rythme frénétique.

Malgré cela, « Heaven and hell » est un bon voir très bon album des années 80 et sans nul doute le meilleur de l’ère Dio.



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