Sonic boom (Kiss)

 




Le hard-rock serait il devenu une musique de revenants en 2009 ?

Après celui d’Alice in Chains, « Sonic boom » le nouvel album studio d’un groupe aussi populaire que Kiss a de quoi faire figure d’événement dans le milieu du rock.

Cela faisait maintenant onze ans que le groupe maquillé le plus connu au monde n’avait plus rien produit d’original, se contenant de surfer sur sa renommée lors de mémorables tournées au gigantisme et au mercantilisme confinant parfois à l’obscène.

C’est donc poussé par un fort vent de curiosité que je voulais voir ce qu’avait encore dans le ventre le Kiss de 2009.

Rien de bien neuf dans le line up, si ce n’est que Thommy Thayer est ici le seul et unique guitariste officiel du groupe, le mythique Ace Frehley étant bel et bien évincé de la composition de ce disque.

Le boum sonique annoncé commence par un tranquille « Modern day delilah »,  mid tempo rock balancé au refrain efficace, rappelant les très vieux bons titres du groupe mais qui recèle comme un fort arrière goût de réchauffé.

Composé et chanté par Simmons, « Russian roulette » est  un poil plus original, avec ses courtes accélérations préludant des bons gros refrains calibrés pour être chantés dans des stades.

Particulièrement poussif et lourdaud, « Never enough » s’avère pénible à supporter.

S’inscrivant dans la lignée des titres commerciaux, « Yes I know (nobody’s perfect) » est sans doute destiné à devenir un single diffusé sur les media grand public, ce qui ne l’affranchit pas de son très grand niveau de médiocrité.

Les choses s’améliorent grandement heureusement avec « Stand » , morceau simple, direct, doté d’un irrésistible refrain larger than life, qu’on a envie de reprendre à tue tête même si au fond de soi on est sans doute pas tout à fait convaincu de sa portée philosophique.

Basique et manquant de punch, « Hot and cold » peine grandement sur la durée.

Autre refrain immense sur « All for the glory » qui contient tous les ingrédients du tube catégorie poids lourds.

« Danger us » paraît facile mais demeure néanmoins plaisant.

Gene Simmons tente de refaire son numéro de grand fauve instinctif sur « I’m an animal » mais cette fois ci ses efforts ne pèsent pas lourd tant le morceau manque de férocité.

Pas grand chose de notable sur « When lightning strikes » , rock standard bien exécuté mais sans relief particulier.

L’album se clôture sur une note favorable, le tubesque « Say yeah », sans doute le morceau rappelant le plus les heures les plus flamboyantes du grand Kiss.

En conclusion, malgré quelques titres efficaces, qualifier « Sonic Boom » de grand album serait un mensonge éhonté dans lequel le respect que j’ai pour la carrière du groupe ne saurait me faire verser.

A défaut de produire un grand choc sonique, Kiss donne l’impression de recycler ses vieilles recettes pour alimenter une inspiration tournant en boucle fermée.

Mais attendre de véritables innovations de la part d’un groupe de presque sexagénaires à l'époque est sans doute complètement illusoire, les membres de Kiss ont leur carrière derrière eux et de toute façon leur image est tellement forte que leur fans leur mangeront de toute façon dans la main même si ils sortent un album passable.

Toujours habile en packaging, Kiss a ajouté pour l’occasion 2 bonus : un best of (impeccable) de leurs plus grand classiques, et un petit DVD d’un de leur concert à Buenos Aires.

Un groupe de gros calibre ayant donc sorti une déflagration résonnant comme un pétard mouillé en 2009.

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