The eternal idol (Black Sabbath)

 



Après le départ de Dio en 1982, c’est un peu l’explosion au sein de Black Sabbath.

Cette extrême instabilité se traduit par une valse infernale des chanteurs, avec Ian Gillan puis Glenn Hughes (tous deux ex Deep Purple) apparaissant sur un album chacun mais également au niveau basse/batterie avec les départ de Geezer Butler de Bill Ward, deux des piliers légendaires du groupe.

Vers la fin des années 80, Black Sabbath parvient enfin à stabiliser un peu son personnel en recrutant Tony Martin au chant qui réussira la performance de chanter sur cinq albums studio du groupe entre 1987 et 1995.

En 1987 voit le jour « The eternal idol » premier album avec Martin au chant, Bob Daisley à la basse, Eric Singer (ex-Kiss) à la batterie, Tony Iommi restant le seul membre originel de la formation.

Comme son titre et sa très belle pochette inspirés d’une œuvre sensuelle du sculpteur Rodin laissent à penser, « The eternal idol » présente une musique plutôt douce, classe et sophistiquée.

« The shinning » qui débute le disque, est un très bon titre d’ouverture, avec son tempo médian, son refrain entraînant et ses belles envolées mélodiques.

Le clip avec des corbeaux et  de jolies brunettes gothiques à la beauté figée vaut également le détour.

La voix de Martin agréable et mélodique, est très caractéristique des chanteurs de hard rock de l’époque comme Dio, Joe Lynn Turner ou même Joey Tempest.

Malgré son absence de refrain, « Ancien warrior », passe également bien par son atmosphère mystérieuse et légèrement orientale.

Les ennuis commencent avec « Hard life to love » terriblement plate et linéaire.

« Glory ride » dotée d’un refrain stimulant sur le thème toujours fédérateur dans le rock de l’aventure , redresse la barre et fait illusion mais après disons le franchement les choses se gâtent, non que Martin démérite mais plutôt que les compositions manquent cruellement de créativité et de punch.

 « Born to loose » est pénible, manque d’agressivité,  « Nightmare » se traîne dans d’interminables longueurs avec une atmosphère cauchemardesque aussi effrayante que Mimi Mathy déguisée en tueuse masquée.

Le court instrumental d’influence médiévale « Scarlet pimpernel » montre que Iommi a encore quelques bonnes idées éparses.

Une tentative de révolte se produit sur « Lost forever », plus rapide et rythmée mais l’impact de ce titre est relativement faible.

Long morceau lourd mystérieux et inquiétant appartenant à une certaine tradition chez Black Sabbath, « Eternal idol » termine ce disque sans convaincre davantage.

En conclusion, même si « The Eternal Idol »  n’est pas inécoutable, il s’avère en revanche globalement particulièrement terne e révélateur du manque de vitalité de la musique du groupe à cette époque.

Privé de ses coéquipiers, Iommi semble bien seul et son talent s’être délité au fil des temps.

Le choix de Martin est problématique, car si ce chanteur dispose d’indéniables qualités vocales, son style trop lisse, manquant de puissance ne lui permet de s’imposer dans une entité à l’image aussi marquée que celle de Black Sabbath.

En 1987, Black Sabbath ressemble donc pour moi à une belle coquille vide sans réelle âme.

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