I'm alive and on fire (Danko Jones)

 



Zoom sur un « petit » groupe de rock qui me tient a cœur.

J’ai découvert Danko Jones lors d’un été en 2003, tombant par hasard sur un de leurs clips, aimant leur son et décidant dans la foulée d’acheter leur premier album « Born a lion ».

J’ai tellement apprécié leur musique que j’ai ensuite réussi à faire s’intéresser la plupart de mes connaissances à ce groupe canadien, ce qui a abouti à aller les suivre dans leurs premiers et mémorables concerts parisiens, le plus fou étant celui sur une péniche en décembre 2003.

Sorti en 2001, « I’am alive and on fire » est une compilation regroupant les démo du groupe durant les années 1996-1999.

Le trio était composé à ses débuts de Damon Richardson à la batterie, de John Calabrese à la basse et de son chanteur-guitariste Danko Jones lui même.

Danko Jones pratique un rock/hard rock matinée de punk et de blues, une recette non foncièrement révolutionnaire mais dopée par l’incroyable énergie et personnalité de son leader, véritable pile atomique humaine.

La compilation démarre à bloc avec « Rock shit hot » , le tempo est rapide, les riffs musclés et accrocheurs, la voix chaude et virile, avec un phrasé frénétique et saccadé très particulier, à la limite du langage parlé submerge l’auditeur en une torrent de mots.

Les morceaux de rock, incisifs et courts (1’30 en moyenne) s’enchaînent à toute vitesse, « Samuel Sin » âpre et provocateur racontant le passé douloureux du chanteur abandonné par son père,  « Bounce »  plus calme dénotant déjà un puissant sens du groove.

Car outre cette prodigieuse énergie, cette formidable conviction en la musique rock, c’est bel et bien ce groove chaud, sexuel et quasi irrésistible qui fait la grande force du power trio.

La puissance revient au galop avec « Sugar chocolate » et « I’m alive and on fire » caractérisés par leurs riffs d’acier et leurs rythmiques hypnotiques ultra massives qui écrasent tout sur son passage.

Le coté altier, provocateur et charmeur du chanteur ressort sur « Mango kid » au tempo plus rock que ces prédécesseurs qui aurait eu pour moi le potentiel d’un hit si il avait été promu à l’époque.

Reprise de vitesse sur « Sex change shake » frénétique, intensément sexuel avec toujours ce sens du rythme qui rend fou.

Après les femmes, les bagnoles, ou plutôt les bagnoles ET les femmes sur « White cadillac », excellente chanson ultra puissante dotée d’un humour noir ravageur.

« Dr evening » reprend sans trop forcer la formule gagnante composée de riffs rock acérés et de rythmiques de mammouth avant que « Too much trouble » d’une intensité surnaturelle ne fasse l’effet d’un coup de poing en plein visage.

La compilation se termine sur une légère baisse de niveau :  « New woman » œuvre dans un classic hard rock sans fioriture, « Womanbound » plus lent rejoue avec bonheur sur le coté obsédé sexuel du chanteur avant que « My love is bold » termine le travail sur une tentative de rock légèrement plus mélodique.

En conclusion, malgré son coté démo caractérisé par un son très cru, peu travaillé, « I’am alive and on fire » montre toute la qualité de ce jeune groupe à ses débuts.

Danko Jones donne ici l’impression de pratiquer une musique intense et fougueuse comme un mustang sauvage, renouant avec le coté primaire des mauvais garçons du rock n' roll composé d’outrances, de baston dans les bars, de sexe et de machisme.

On pourra peut être critiquer le coté rêche, un peu brouillon et fouillis de ce patchwork de titres, mais on ne pourra contester leur homogénéité, la présence d’un son, d’une voix et d’un style de chant incontestablement très affirmés.

Votre vie vous semble lisse, fade, aseptisée et trop bien réglée ?

Ce disque lui insufflera ce qui lui maque d’instinct, de danger, d’imprévu enrobé d’une grande dose d’hormones mâles.

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