Anthology (Generation X)

 

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Cela faisait longtemps que je cherchais à écouter les enregistrements du premier groupe de Billy Idol, Generation X.

Formé en 1976, Generation X était un groupe de punk dans la plus pure tradition britannique.

« Anthology » regroupe de manière décousue sur trois disques les principaux morceaux composés par le groupe sur leurs trois uniques albums étalés sur trois petites années de 1978 à 1981.

Outre Billy Idol au chant, on retrouve le batteur Mark Laff, le bassiste Tony James autre principal compositeur, Bob Andrews à la guitare bien que Billy Idol ait également tenu cette place sur certains albums du groupe.

Le premier disque s’ouvre sur « Dancing with myself » tube incroyable repris aujourd’hui par dans une célèbre publicité pour une assurance.

Tout les ingrédients du tube composent ce titre, de la qualité de la mélodie aux  refrains irrésistiblement entraînants.

Le choix d’ouvrir l’anthologie par ce tube sorti tardivement (en 1981) n’est certainement pas un hasard pour booster le potentiel commercial de l’objet.

On passe ensuite sur le très pop et anodin « Friday angels » pour embrayer sur les plus nerveux « Your generation » , « Ready, steady go » sur lesquels plane l’esprit estampillé 100% punk des Sex Pistols.

Pourtant la production bien faible handicape le groupe qui a bien du mal à sonner puissamment.

Plus surprenant, « Untouchables » met en avant de belles qualité mélodiques et la voix déjà plaisante de Billy Idol.

L’effet est en revanche moins réussi sur le faiblard « Valley of dolls » qui ne décolle jamais vraiment.

Le punk revient dans une version atténuée avec « Day by day » sonnant comme du Green Day avant l’heure, puis avec « Wild youth » lui aussi plutôt commercial.

Puis Generation X nous gratifie d’une authentique ballade (sans grand intérêt) « Prime of kenny silvers pts 1 et 2 » .

On déroule du punk expérimental avec « Wild dub » aux originaux effets de réverbérations puis le plus classique « One hundred punks » .

Même si sa portée est bien courte, « King rocker » réalise un plaisant hommage des punks aux rockers comme le fera par la suite de manière encore plus flagrante la reprise du « Rock’n’roll » de Led Zeppelin.

Une mauvaise ballade « Kiss me deadly » lance un mauvais punk « Gimme somme truth » .

Generation X relève la tete un peu avec « New order » aux riffs légèrement plus consistants puis sur « English dream » un rock mieux construit.

Le basique et énergique « Youth, youth, youth » est vite effacé par la surprenante tentative blues de « The hunter ».

Le disque second débute par « Triumph » un mid tempo rock sans grand punch avant la redite inutile de « Dancing with myself » .

Les même défauts que sur le premier disque apparaissent, principalement une production d’une grande faiblesse qui ne permet de mettre en valeur des compositions punk-rock relativement bas de gamme.

Generation X sonne très pop ringard sur « Girls » puis se fait plus convaincant  sur le plus puissant « Modern boys »  ou Billy Idol fait des étincelles au chant.

Mais on sombre à nouveau dans la guimauve la plus répugnante avec la ballade « Cathy come home » puis le mollasson et bien mal nommé « Revenge ».

Le punk le plus rudimentaire ressurgit de nulle part sur « Flash as hell » et le rageur « Psycho beat » entre lesquels s’intercale le très décousu « Anna smiles » .

On termine dans le registre mélodique avec la ballade « Stars looked down ».

Le dernier disque est un live enregistré en 1979 à Osaka lors d’une tournée en Japon.

Generation X y livre un show électrique tout en puissance brute.

Les morceaux ont les meme défauts que sur disque, entre punk énergique sans grande inspiration « Ready steady go », « Wild youth » « Day by day »  « No no no » , « Your generation », « Youth youth youth »  et rock tendance brouillonne « Trying for kicks » «  Anna smiles » « King rocker » .

Différence notable le coté pop mélodique apparaît moins qu’en studio.

Ainsi les ballades sont quasi absentes l’exception des médiocres « Revenge » et de « Kiss me deadly »

Le groupe s’en sort certes par instant mieux sur « English dream » « Triumph », « Night of the cadillac » au son plus musclé sur scéne.

Deux reprises viennent conclure le show, le « Rock’n’roll » de Led Zeppelin et le « Shakin’all over » vieux standard du rock des années 60 repris également par les Who.

En conclusion, si ce copieux et très bordélique (punk ?) « Anthology » permet d’avoir une vision exhaustive de la carrière de Generation X, on ne peut pas dire que le groupe ait volé son relatif manque de succès.

Pratiquant un registre large mélangeant un punk sans relief et un rock mélodique peu inspiré, Generation X n’avait pas grand chose pour se distinguer de la meute des autres grands groupes punk de sa génération.

Seul Billy Idol, plus malin et ambitieux que ses collègues sentira le vent tourner en s’acoquinant avec l’excellent un guitariste Steve Jones pour réussir une superbe carrière solo aux Etats-Unis.

Mais hormis le succulent tube « Dancing with myself » on pourra donc à moins d’être un amateur forcené de punk des années 70,  largement faire l’impasse sur la musique de ces punks de deuxième division.

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