Le Dahlia Noir (Brian de palma)
En 2006, Brian de palma réalise la très attendue adaptation du best seller de James Ellroy, « Le dahlia noir » .
Le film commence d’abord par camper fidèlement l’univers d’Ellroy pratiquement exclusivement bloqué dans le Los Angeles de l’après Seconde guerre mondiale.
Bucky Bleichert (Josh Hartnett) et Lee Blanchard (Aaron Eckhart) sont deux policiers de Los Angeles qui décident de s’affronter dans un combat de boxe poids lourds pour rentrer dans un prestigieux service de la police de L.A appelé le mandat.
Le combat est acharné et fait tellement pour la popularité des deux hommes qu’ils sont tous les deux admis au mandat et deviennent par ricochet amis.
Bucky rencontre Kay Lake (Scarlett Johansson) l’amie de Lee et vit une sorte de ménage à trois avec le couple.
Puis le duo de policiers est appelé à enquêter sur le meurtre atroce d’une femme nommé Betty Short (Mia Kirshner) dont le corps a été retrouvé atrocement mutilé.
Choqués par ce meurtre horrible, les policiers travaillant d’arrache pied et se penchent sur le passé de Betty Short en découvrant qu’elle était une actrice ratée tentant vainement de décrocher des rôles à Hollywood en vendant quelques fois son corps à des producteur dans l’espoir d'arriver à ses fins.
A ce titre les rushs des bouts d’essais réalisés par Betty sont édifiants quand à la personnalité fragile et instable de la jeune femme.
Au cours de l’enquête, l’amitié entre Bucky et Lee est profondément renforcée par une intervention de police risquée ou Lee sauve la vie de Bucky en abattant le criminel Baxter Fich (John Solari).
Kay révèle à Bucky qu’elle vivait sous l’emprise d’un homme brutal nommé Bobby Dewitt (Richard Brake) et que Lee s’est arrangé pour le faire arrêter pour hold up.
Mais ayant purgé sa peine Dewitt est en passe de sortir ce qui angoissent beaucoup la jeune femme et Lee dont le comportement devient énigmatiquement erratique.
En remontant la piste de Betty, Bucky rencontre Madeleine Scott (Hilary "Oscar" Swank) fille du magnat de l’immobilier Emett Scott.
Bisexuelle et sulfureuse, Madeleine révèle à Bucky qu’elle a eu une aventure avec Betty et séduit dans la foulée le jeune policier hypnotisé par le charme vénéneux de la jeune femme.
Puis l’enquête se complexifie et s’enchevêtre, Lee est assassinée sous les yeux de Bucky après avoir réglé son compte à Dewitt.
Dévasté, le jeune homme se rapproche encore plus de Kay mais ne peut détacher complètement son esprit de Madeleine et de Betty.
Le récit bascule quand il fait le lien entre Lee et Scott, avec un chantage pour de l’argent car le policier avait découvert la que la famille Scott était étroitement mêlé au meurtre de Betty.
La fin du film consiste donc en une haletante confrontation entre Bucky et les puissants Scott.
En conclusion, « Le dahlia noir » était un roman long, sombre et tortueux, jugé par beaucoup comme inadaptable au cinéma.
En contemplant le résultat du film de De palma on ne peut que se rendre à l’évidence de l’échec final.
Le rythme est lent, les acteurs manquent de charisme à l’exception de Mia Kirshner fascinante dans son rôle d’oiseau blessé et de Aaron Eckhart solide dans son rôle de flic viril et séduisant.
Malgré des efforts de féminisation, Hilary Swank n’a pour moi rien d’une vamp et ses charmes s’avèrent aussi inutiles que la plastique fadasse de Josh Hartnett.
L’univers d’Ellroy est pourtant la, avec le mirage d’Hollywood ou viennent se briser les âmes naïves en quête de gloire facile, le sexe dégueulasse avec un porno lesbien à tendance sado masochiste et la violence dans tout ce qu’elle recèle de plus incompréhensible car commise sous le coup de pulsions profondes et incontrôlables.
Et même si la reconstitution d’époque assure un certain charme au film, De palma ne tient pas compte du principal intérêt du livre, la trouble fascination hitchcockienne d’un policier pour la femme dont il est obligé pour les besoins de son enquête de pénétrer l’intimité.
Les aficionados d’Ellroy seront sans doute déçus par cette adaptation bien fade d’un univers californien que décrit de manière si obsessionnelle l’écrivain dans chacun de ses romans.
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