Iggy Pop the anthology : A million in prizes (Iggy Pop)

 



Mes amis connaissant mon admiration pour Iggy Pop m’ont offert pour un anniversaire important en 2005 l’anthologie complète d’Iggy Pop intitulée « A million in prizes ».

Ce superbe coffret regroupe en effet deux cd faisant office de best of de la carrière de l’Iguane plus un DVD d’un concert de la tournée « Avenue B » enregistré à Bruxelles en 1999.

Sur le plan musical, le premier cd débute par les indémodables classiques de la période Stooges, « 1969 », « No fun » et le morceau le plus connu de la carrière de l’Iguane « I wanna be your dog » fantastique ode destroy à la soumission canine par amour.

On connaît déjà l’excellence des riffs des frères Asheton et la présence éruptive de l’homme liane alors camé jusqu’à la moelle sur ces morceaux devenus des monuments du punk-rock.

La ballade retour vers les 70’s se poursuit à la vitesse d’un TGV avec le magiquement fiévreux « Down on the streets », le puissant « I got right » et l’ultra nerveux « Gimme some skin » avant de ralentir sur la magnifique ballade glauque « I’m sick of you ».

Les bombes incendiaires continuent de pleuvoir sans pitié avec « Search an destroy » et « Raw Power » tout deux entrecoupés de la superbe ballade « Gimme danger » .

Après que l’apocalypse se soit abattue sur l’auditeur avec un festival des meilleurs morceaux écrits dans l’histoire du (punk) rock on assiste à un changement d’ambiance avec le premier titre de la carrière solo d’Iggy, « Kill city », qui sonne presque comme du Kiss sur les refrains.

J’ai été en ces colonnes assez dur avec l’album « Nightclubbing » mais le titre éponyme tout en froideur et en lourdeur est en réalité un grand morceau de rock robotique.

Pas facile non plus de sauter au plafond sur les macabres et statiques « Funtime » « Sister midnight »  ni sur le pénible « Success » ou  sur le popisant « China girl » que rentabilisera fort bien David Bowie.

Bien sur la mélodie soignée de « Tonight » redonne un peu de couleurs mais franchement on s’ennuie globalement ferme sur cette période que j’apprécie moins avant de reprendre de l’allant avec le virevoltant « Lust for life » et le tube « The passenger » deux des collaborations les plus réussie avec Bowie.

Le deuxième cd poursuit sur cette belle lancée avec « Some weird sin » avant de basculer sur la période la plus noire de la carrière d’Iggy le début des années 80, « I’m bored » pas si déplaisant dans l’absolu avec son riff entêtant, « Pleasure » plutôt pénible avec ces cuivres lourdingues et ses mauvaises lignes de chant.

Mais ce serait oublier les quelques rares réussites de cette période, « Run like a villain » , « Cry for love » les meilleurs titres de l’atroce album « Blah-Blah-Blah » meme si « Real wild child » s’avère trop facilement pop à mon goût.

On sort du marasme en appelant à l’aide le rock plus dur et les salvateurs « Cold metal » , « Home » , la superbe ballade pleine d’émotion« Candy » puis « Well did you Evah » deuxième duo beaucoup moins réussi avec Kate Pierson.

Le riff distordu de « Wild america » fait place à une version live de « T.V eye » aussi musclée que géniale.

L’ambiance est plus calme avec les soporifiques ballades « Look away » et « I’ll be seing you » cette dernière chantée avec notre Françoise Hardy nationale.

Au saccadé « Corruption » d’ « Avenue B » succède assez mal le délire jazzy « I felt the luxury » avant que le tube « In the death car » ne vienne rappeler tout le génie fédérateur d’Iggy Pop.

Le double best of termine en force avec le très métal « Mask » et le très rock « Skull ring ».

Pour ce qui est du concert à Bruxelles, c’est un Iggy Pop au top de sa forme interprétant avec ses musiciens des Trolls vingt et un titres de son répertoire devant une salle d’une taille moyenne mais chauffée à blanc par les performances de l’homme liane dont le corps sec et noueux cingle les airs de manière frénétique.

Bien entendu les passages les plus calmes restent ceux issus de l’album « Avenue B » avec les acoustiques « Nazi girlfriend » « No shit » « Avenue B » et « I felt luxury » qui s’intercalent avec les plus animés « Espagnol » « Corruption » « Shakin all over » « Cold metal » et « Home ».

Les chansons des Stooges sont toujours des monuments d’intensité et de férocité lorsqu’ils sont joués en live que ce soir « Raw Power » « Search and destroy », « I wanna be your dog » « No Fun » ou « I got a  right » mais ce sont sans conteste « Lust for life » et « The passenger » qui remportent la palme de la plus grande adhésion du public avec cette montée sur scène d’une vingtaines de personnes pour chanter avec l’Iguane lui même.

Iggy finit d’illuminer son incroyable performance scénique avec « Sixteen » et « Louie Louie ».

On peut parler vu son age avancé d’exploit.

En conclusion, ce « A million in prizes » est un très gros morceau qui comblera a n’en pas douter n’importe quel fan d’Iggy Pop tant tout le répertoire du Maître est ici passé en revue.

Bien entendu le premier cd faisant la part belle à la discographie des Stooges est de loin le meilleur pour moi.

Le second plus inégal mais parfaitement représentatif des multiples directions prises par l’artiste durant les années 80/90 n’est pour moi qu’à titre informatif.

Le dvd est en revanche un formidable cadeau qui montre qu’Iggy est toujours par sa présence animale l’homme le plus spectaculaire du monde sur une scène et qu’il donne une dimension sauvage et festive absolument inégalable à sa musique.

On ne peut donc que recommander cette anthologie comme superbe cadeau à offrir à une personne que l'on porte particulièrement dans son cœur.

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