L'attentat (Yves Boisset)

 



Retour vers les vieux films avec « L'attentat » d'Yves Boisset.

Inspiré de l'affaire Ben Arka, cet opposant politique marocain « disparu » dans des circonstances troubles à Paris en 1965, « L'attentat » sort en 1972 et montre les manœuvres des services secrets français pour attirer à Paris Sadiel (Gian Maria Volonté) un réfugié politique d'un pays d'Afrique du Nord établi à Genève.

Pour ceci, l'avocat Lempereur (Michel Bouquet) utilise un ex informateur des RG, François Darien (Jean-Louis Trintignant), un homme réputé minable mais influençable.

Pierre Garcin (Philippe Noiret) un journaliste de l'ORTF fait donc suivre une demande d'interview de Sadiel qui prépare un retour fracassant dans son pays.

Darien accepte, rencontre son ami en Suisse et Sadiel, impatient de quitter son exil accepte l'invitation.

Mais à Paris il tombe dans un piège et deux policiers français l’arrêtent pour le conduire dans la villa d'un truand notoire Antoine Aconetti (Daniel Ivernel).

Inquiet, Darien parvient à retrouver l'adresse mais est lui aussi capturé et détenu dans une grande maison de banlieue.

Lorsque le colonel Kassar (Michel Piccoli) actuel président fait le déplacement en France c'est pour éliminer de ses propres mains son encombrant rival.

Darien profite d'un moment inattention de son geôlier pour s'enfuir et après avoir échappé à une tentative d'assassinat se réfugie chez sa compagne Edith Lemoine (Jean Seaberg) une médecin faisant de l'aide sociale dans les bidonvilles de la région parisienne.

Il se confie à Edith qui accepte de le cacher pour une nuit et soutenue par l'avocat Vigneau (Bruno Kremer) va déposer plainte à la police.

Le commissaire Rouannat (François Perrier) les reçoit avec scepticisme mais fait néanmoins son travail. La perquisition de la villa d'Aconetti ne donne rien mais Sadiel a finalement disparu. Aucune trace de son arrivée à Orly, celle de Kassar étant confirmée.

Azam (Denis Manuel) le dernier témoin a avoir vu Sadiel en vie est assassiné dans un quartier populaire de Paris et son assassin introuvable.

Rouannat résiste aux pressions de sa hiérarchie (Jean Bouise) qui souhaite le destituer de l'affaire et continue opiniâtrement son enquête.

Derrien quitte l’hôpital, échappe une nouvelle fois aux tueurs et enregistre sa « confession » sur bandes magnétiques afin d'alerte la presse si quelque chose lui arrive.

Ayant confiance dans Michel Howard (Roy Scheider) un journaliste américain de gauche, il lui donne rendez-vous à son bureau pour l'informer mais l'appel est capté par les RG.

Le supérieur de Rouannat en cheville avec Lempereur et Garcin mène alors l'opération pour éliminer l'encombrant Derien qui est finalement liquidé par Howard en réalité agent de la CIA.

Malgré les protestations d'Edith et de Vignaud, puis le courage de Rouannat qui leur fait parvenir les enregistrements, hélas traffiqués, le meurtre de Sadiel décidé par la CIA avec la complicité des RG français restera à jamais une énigme...

En conclusion, « L'attentat » traite d'une affaire ancienne et un peu oubliée aujourd'hui avec tout le talent d'Yves Boisset, réalisateur n'ayant jamais eu peur de traiter des sujets complexes et difficiles.

Les deux atouts majeurs du films sont son atmosphère glacée, oppressante et son casting éblouissant avec le top des acteurs français de l'époque + quelques stars de calibre international comme le fascinant Gian Maria Volonté et le toujours charismatique Roy Scheider.

En petite frappe prise au piège face à des gens plus dangereux et puissants que lui, Trintignand est le personnage le plus fort du film.

Baignant dans le Paris des années 70 et dans la musique envoutante d'Enio Morricone, « L'attentat » constitue un grand film politique à voir au moins une fois dans sa vie !

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