Hulk : l'intégrale : 1962-1964 (Stan Lee, Jack Kirby)

 




 

A l'instar des premiers numéros des X-men ou des 4 Fantastiques datant des années 60, « Hulk : l’intégrale : 1962-1964 » de Stan Lee et Jack Kirby donne l’impression de pénétrer dans un véritable musée de la bande dessinée.

Cette série en treize (courts) épisodes ne propose en effet rien d’autre que la genèse du plus célèbre mastodonte vert connu.

On suit donc l’histoire du physicien Bruce Banner victime d’une irradiation aux rayons gamma en voulant sauver Rick Jones un adolescent téméraire s’étend aventuré dans une zone d’essais militaires.

Suite à cet accident, Banner se transforme donc en créature surpuissante incontrôlable de couleur GRISE et cette transformation n’a lieu que à la nuit tombée.

Conscient de sa malédiction et de la terrible menace qu’il représente pour l’humanité , Banner va vivre en se cachant dans un abri anti atomique dont la porte est condamnée par son seul ami, Rick Jones.

Cette relation entre le jeune adolescent fragile membre de la risible « Brigade des jeunes » des années 60 et la brute féroce qui demeure l’aspect le plus intéressant des premiers épisodes avec le développement d’un étrange lien télépathique entre eux suite à une nouvelle irradiation de Hulk dans l’espace qui lui donnera sa fameuse couleur verte.

Pour le reste, le ton anti communiste clairement affiché et les personnages ultra caricaturaux d’espions soviétiques prêts à toutes les bassesses pour dérober le secret de Banner prête plus à rire qu’à se sentir véritablement captivé.

Outre les communistes comme l’improbable Gargouille ( !)  ou le cruel général chinois Fang, Hulk combat dans les premiers épisodes essentiellement des extra terrestres pour la plupart ridicule comme les terribles Hommes-Crapauds, l’improbable Maître du Metal pale copie de Magneto ou bien le sub-humain Tyrannus fortement inspiré l’Homme Taupe.

Le moins que l’on puisse dire c’est que les histoires sont plus que simplistes.

Hulk devient plus intéressant quand il rejoint les Vengeurs pour former avec Thor, Iron-Man (ressemblant à une grosse boite de conserve jaune) , l’Homme Fourmi et la Guêpes la première mouture de cette équipe légendaire.

Mais après avoir vaincu la menace du Fantôme (un autre extra terrestre usurpateur d’identité !) le Géant Vert complètement incontrôlable fait vite faux bond à ses coéquipiers et devient carrément une menace lorsqu’il s’allie au Prince des mers (Namor) pour les attaquer.

Trop instable et tourmenté, Hulk se montre au final incapable d’être intégré dans l’équipe.

En conclusion, « Hulk : l’intégrale : 1962-1964 » est une vieillerie assez simpliste qui n’a de valeur que par sa dimension historique.

Le personnage de Hulk joue tout de suite la carte du savant maudit hanté par une double identité monstrueuse inspirée du Docteur Jekyll et Mister Hyde de Robert Louis Stevenson.

Traumatisés comme beaucoup d’artistes de l’époque par la guerre froide, Lee et Kirby ne s’embarrassent pas de détails pour planter le décor du monstre vert inspiré Il y a certes donc la peur des communistes mais aussi des armes atomiques et des militaires américain bornés et avides de pouvoir comme l’affreux Général Ross.

Graphiquement le style de Kirby est toujours aussi grossier et Hulk ressemble à ses débuts au monstre de Frankenstein.

Seules les aventures avec les Vengeurs et le Prince des Mers, bien qu’elles aussi simplistes méritent une attention plus soutenue.

Pour le reste, cette intégrale ne séduira que les nostalgiques ou les curieux désireux de voir ce qu’étaient les bandes dessinées au début des années 60.

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