Hulk (Ang Lee)

 



J’aime tellement le personnage de Hulk que j’attendais avec un mélange d’appréhension et d’excitation le « Hulk » de Ang Lee, sorti sur les écrans en 2003.

Crée en 1962, Hulk est le plus puissant (physiquement) des super héros Marvel et sans doute le plus populaire derrière Spider Man.

Hulk est un peu une adaptation de la malédiction du Docteur Jekyll de Stevenson transformant à son insu un timide scientifique en monstre incontrôlable.

On garde aussi en mémoire avec beaucoup de nostalgie la série télévisé des années 80 avec le body buildé Lou Ferrigno incarnant la brute verte.

A l’arrivée, Ang Lee signe un film étonnant et déroutant, car pas vraiment fidèle au comic-book de Stan Lee et Jack Kirby.

L’histoire a été en effet largement modifiée et le réalisateur l’expose en un très (trop ?) long préambule de prêt d’une heure ou on assiste à la vie du jeune chimiste Bruce Banner (Eric Bana) réalisant des expériences sur des cellules appelés nanomèdes.

Si du coté vie de sa vie professionnelle tout semble bien aller pour le prometteur Bruce, du coté de sa privée, c’est plut délicat, entre un béguin non pleinement assumée pour Betty (Jennifer Connelly) sa collègue scientifique, fille du général Ross et une histoire familiale en lambeaux avec une mère décédée et un père ex savant (Nick Nolte ) devenu fou après que Ross lui ait coupé les crédits quelques années auparavant.

On apprend qu’avant de disparaître Banner père s’était inoculé un sérum le rendant capable de cicatriser et que cette faculté s’est transmise à son fils.

Les recherches de Bruce Banner intéressent toujours le général Ross et l’US army qui tentent de racheter son laboratoire par l’intermédiaire de Atheon, une compagnie privée dirigée par Talbot (Josh Lucas) un jeune loup arriviste insupportable d’arrogance qui prend Banner de très haut.

Banner résiste à Talbot et à Ross mais a un jour un terrible accident lors d’une expérience qui tourne mal et se retrouve exposé aux rayons gamma qu’il tolère en raison du sérum circulant dans son organisme.

Il se découvre un terrible pouvoir, le transformant sous l’effet du stress en colosse vert aux capacités physiques croissant avec sa rage et le rendant quasi inarrêtable.

Entre temps, son père refait surface sous les traits d’un semi vagabond ivre de revanche et utilise un prélèvement sanguin du sang de son fils pour l’inoculer à des chiens.

Ayant obtenus des résultats incroyables sur les chiens changés en colossaux molosses, Banner père les lâche sur Betty et Bruce doit intervenir sous les traits de Hulk pour sauver sa bien aimée.

Par la suite Ross et l’armée américaine décident de capturer Bruce pour exploiter le formidable potentiel de Hulk et créer une race de super soldats mais Hulk s’avère incontrôlable, affrontant et défaisant soldats, tanks, hélicoptères et avions lors de spectaculaires affrontements.

Mais calmé par Betty, le King Kong de jade se laisse finalement capturer.

Banner père s’étant lui même exposé aux rayons gamma, il acquiert des super pouvoirs et devient capable d’absorber les propriétés physiques de tout ce qu’il touche.

Le père et le fils ne partageant pas les mêmes idéaux, s’affrontent lors d’un spectaculaire final se soldant par une explosion atomique se chargeant de les séparer.

A l’arrivée « Hulk » est une semi déception.

Le préambule d’exposition est trop long, les difficiles relations père-fils inventées par Ang Lee se greffant assez mal dans un récit trop alambiqué.

Le choix des acteurs est également des plus discutables, Eric Bana étant beaucoup trop grand et costaud pour incarner le chétif Bruce Banner, Jennifer Connelly étant transparente dans un rôle de potiche et Nick Nolte vieillissant cabotinant un maximum assez peu crédible en Homme Absorbant.

D’ailleurs au passage si dans le comics l’Homme Absorbant est bien un des ennemis historique de Hulk, son identité est celle d’un simple bagnard à qui Loki le dieu du mal asguardien a conféré ses pouvoirs qui sont donc de nature magiques et non scientifiques.

Ang Lee a pris donc beaucoup trop de liberté avec la bande dessinée, introduisant une inutile histoire familiale embrouillée dont finalement on se soucie assez peu.

Pour sauver ce film il reste bien entendu les effets spéciaux, véritablement impressionnants lorsque Hulk flanque une raclée à l’armée américaine ou combat son père capable de se change en pierre, eau ou électricité pure.

Cependant le choix d’un Hulk complètement réalisé en image de synthèse n’est pas une réussite absolue à mes yeux, l’animation des traits du visage conservant un coté peu naturel.

Malgré toute mon indulgence pour ce type de production, une semi déception donc et un film somme toute moyen.

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