Metal on metal (Anvil)

 



Conséquence logique de mon engouement pour le film « Story of Anvil », l’écoute d’un de leurs albums phare « Metal on metal » .

Le titre et la pochette pourraient sembler aujourd’hui bien clichesques et risibles mais quand en 1982 sort ce disque, le heavy metal représente une telle force montante que tout le monde prend cela très au sérieux.

En pleine ascension, le trio de jeunes loups canadiens est alors composé des inamovibles Steve « Lips » Kudrow (guitare/chant) et Robb Reiner (batterie) avec Dave Allison à la guitare et Ian Dickerson à la basse.

Produit par le gourou Chris Tsangarides, « Metal on metal » débute avec le titre éponyme, peut être le plus connu d’Anvil.

Meme si on ne peut le qualifier de tube ou de chef d’œuvre d’inspiration, « Metal on metal » déroule un mid tempo efficace porté par un riff puissant et vicieux immédiatement mémorisable que viennent parachever des gros refrains.

La voix de Lips apparaît ici rauque et agressive.

Le groupe enchaîne avec le rapide et linéaire « Mothra » aux sonorités très classiques du heavy metal de l’époque.

Bien tranquille, « Stop me » est un hard rock gentillet bien inoffensif que vient rebooster le magistral « March of the crabs », brillante tornade sonore comparable aux premiers instrumentaux des jeunes Metallica de l’époque.

Comme revigoré par ce fulgurant instrumental, Anvil aligne l’ultra nerveux et punchy « Jackhammer » , le quasi trash « Heat sink » saccadé et violent ainsi que le solide « Tag team »

Avec son refrain un peu facile voir irritant, « Scenery » contient un coté plus accessible tandis que « Tease me, please me » déroule un heavy rock rapide et enlevé fort convainquant.

La règle des dix tires et du salut à Satan est ici suivie à la lettre avec « 666 », tir de barrage final, aussi implacable et agressif que le Slayer des jeunes années.

A l’arrivée, « Metal on metal » est plutôt une bonne surprise.

Bien entendu l’album sonne très daté et ancré dans une époque aujourd'hui bien révolue.

La musique d’Anvil est un peu le chaînon manquant entre le heavy metal du début des années 80 symbolisé par Accept et Judas Priest et le thrash metal plus rapide et moderne qui suivra par la suite symbolisé par Metallica et Slayer.

On peut d'ailleurs avancer l'hypothèse que c'est peut être ce coté "entre deux" modes trop dur pour les fans de heavy mélodique et pas assez pour les fans de thrash américain qui fera manquer le coche aux Canadiens.

Leur style est donc plutôt rendre dedans, rapide, agressif (pour l’époque !), très linéaire mais les morceaux il faut le reconnaître plutot de bonne qualité.

Le point faible du groupe est selon moi la voix de Lips, qui malgré un timbre très caractéristique demeure monodimensionnelle, manque trop d’amplitude et de variations pour me séduire complètement.

Mais ne soyons pas trop négatif, malgré son coté vintage, « Metal on metal » est un album tout à fait respectable et contient un heavy speed de bonne facture.

Voila donc fini mon petit hommage et clin d’œil à ce groupe de perdants si sympathiques.

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