The dark saga (Iced earth)

 



En 1996 pour son quatrième album intitulé « The dark saga », Iced earth ayant après quatre années d’errements enfin trouvé SA voix en la personne de Matthew Barlow, décide de changer de braquet et de réaliser un concept album autour de « Spawn » la bande dessinée horrifique de Todd Mc Farlane.

Séduit par le projet, Mc Farlane n’hésita pas à illustrer la couverture de « The dark saga »  d'un Spawn enflammé pour produire sans nul doute la plus belle pochette de la discographie du groupe.

Le personnage de Spawn, sorte de Faust moderne si complexe, torturé et fascinant étant un choix très stimulant artistiquement, Jon Schaffer décide pour mettre son projet à exécution de conserver une fois n’est pas coutume la même composition de son groupe que sur « Burnt offering » avec Randall Schawver à la guitare, Mark Prator à la batterie et Dave Abell à la basse.

Ouvrant cette œuvre ambitieuse mais aussi terriblement risquée, « Dark saga » déroule après une magnifique introduction progressive, une rythmique lourde et agressive évoquant le « Enter sandman » de Metallica.

On est frappé par la majesté du morceau combinant finesse et violence sur des paroles magnifiques de profondeur.

L’émotion  prend ensuite à la gorge avec « I died for you » épatant d’équilibre et de beauté romantique.

Mais décrire Spawn  c’est aussi de décrire de la souffrance et de la violence et celles ci ressurgissent sur le très tendu « Violate » en droite provenance des antres de l’enfer.

Décidément touché par la grâce, Iced earth élève sur le très aérien « The hunter » sa musique vers des cimes vertigineuses avant de redescendre plus modestement de quelques niveaux sur « The last laugh » plus basiquement thrash.

On retrouve sur le très sombre « Depth of hell » le son si caractéristique de la guitare de Schaffer avec ses rythmiques sèches et puissantes avant d’être assailli d’une nouvelle flambée de violence sur le nerveux « Vengeance is mine ».

L’ambiance calme, ténébreuse et un brin poussive de « The suffering » introduit « Slave to the dark » aux refrains somptueux avant de finir en apothéose sur la très longue ballade épique « A question of heaven » soutenue par des chœurs féminins et masculins.

En conclusion, avec « The dark saga » Iced earth bascule dans une dimension supérieure et signe une œuvre magistrale emplie de grâce et de majesté.

Le heavy-thrash cinglant des débuts avec un chant souvent approximatif paraît ici relégué à des années lumières pour faire place à un heavy metal maîtrisé incorporant à la perfection des influences plus progressives.

Bon chanteur de deuxième division, Matthew Barlow surprend ici par le flot d’émotion qu’il parvient à créer sur une musique épurée gagnant en efficacité mélodique ce qu’elle perd en vaines prouesses techniques.

Sublimé par son sujet, Schaffer paraît avoir capturé la quintessence de l’esprit de Spawn dont toute la vie maudite rejaillit ici en musique.

On peut donc penser sans exagération qu’en signant une œuvre aussi dense et aboutie que « The dark saga », Iced earth se montre digne des travaux plus grands groupes de heavy metal de l’histoire.

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