X-Men, l’intégrale 1981 (Chris Claremont, John Byrne, Dave Cockrum)

 



Après le summum artistique de la Saga du Phénix Noir, il semble difficile de se renouveler et de conserver un niveau de créativité aussi élevé.

Pourtant, poursuivant sur sa géniale dynamique, le duo Claremont-Byrne fait preuve dans la première partie de  « X-Men, l’intégrale 1981 » d’une incroyable vitalité.

Le tandem génial propose alors une aventure dans un futur alternatif (de 2013 ! ) ou les Sentinelles, gigantesques robots crées à l’origine pour tuer les mutants auraient échappé à tout contrôle, pris le pouvoir sur Terre, éliminé la plupart des super héros et parqué les mutants privés de leurs pouvoirs dans des camps.

Seuls quelques mutants survivants dont Magneto, Wolverine, Colossus, Etincelle et Tornade auraient alors rejoint un mouvement de résistance clandestin.

L’histoire se découpe donc en deux parties, le futur et le présent (1980 !) avec Kitty Pride (Etincelle) comme point de liaison entre les deux époques puisqu’elle semble mystérieusement capable de prévoir la catastrophe annoncée.

L’enjeu de cette aventure est donc d’empêcher l’assassinat du sénateur Kelly, militant anti mutant par la Confrérie des mauvais mutants, élément déclencheur de mesures de répression draconiennes à l’encontre des mutants aboutissant dans le futur au règne totalitaire des Sentinelles.

La Confrérie des mauvais mutants est cette fois ci commandée par Mystique, mutant métamorphe qui s’appuie sur Avalanche capable de créer des ondes sismiques, Pyro, pouvant manipuler le feu, Destinée capable de prédire le futur à court terme et du redoutable Colosse, obèse au corps invulnérable.

La bataille est féroce, superbe, remarquablement équilibrée entre X-men et Confrérie.

Alors que dans le futur Wolverine et Tornade sont assassinés en combattant les Sentinelles, Kitty parvient à empêcher l’assassinat de Kelly et donc la réalisation de ce futur apocalyptique.

Comme pour définitivement lancer le personnage, Etincelle est l’héroïne principale d’un épisode entier ou elle affronte un effrayant démon échappé de la stèle des N’garai.

Puis Byrne passe la main, remplacé temporairement par Bret Anderson dans une aventure exceptionnellement sombre mettant aux prises un Cyclope solitaire reconverti en marin à D’spayre démon capable de faire ressortir les pires peurs chez les être humains.

Pour l’occasion Cyclope trouve un allié  inattendu en la « personne » de  l’Homme Chose, créature boueuse et informe des marais réagissant parfois violemment aux émotions humaines

Confronté à ses pires angoisse, Cyclope puise en lui les ultimes ressources pour vaincre D’spayre.

Dans la suite de l’intégrale, Dave Cockrum reprend le dessin avec son style plus primitif et vieillot.

L’effet est immédiat et l’impact des X-men s’en trouve considérablement amoindri.

Dans la suite des aventures, Cyclope reconverti en marin échoue sur une île contrôlée par Magneto et les X-men se retrouvent face au Docteur Fatalis qui a capturé le tueur Arcade suite à un marché passé avec le Crapaud.

Miss Locke employée dévouée d’Arcade ayant enlevé des proches des X-men, exerce alors un chantage pour qu’ils aillent libérer son maître détenu dans le château de Fatalis.

Les X-men affrontent donc pour la première fois Fatalis, ses robots, ses infernaux gadgets électroniques et ses pigées aussi mortels que sophistiqués.

Dans un premier temps ils sont tous capturés et étudiés par le coté scientifique du Docteur ...

Mais ils s’échappent et Tornade libérée d’une paralysie ayant réveillé ses anciennes phobies claustrophobes manque de tuer Fatalis en déchaînant sur lui toute l’étendue de son pouvoir.

Finalement Fatalis plie devant les X-men et délivre Arcade tandis que pour plus de sûreté une seconde équipe composée de Polaris et Havok libère les proches des X-men à Murderwolrd le domaine d’Arcade.

La dernière partie de l’intégrale est plus poussive selon moi, après la courte apparition de Caliban, un mutant des profondeurs en mal d’affection (!), les X-men revenus explorer la base de Magneto en Antarctique se débarrassent de Garokk, ex dieu vivant de la Terre Sauvage à moitié mutilé, recruté comme gardien par Magneto.

Ce personnage assez grotesque, aveuglé par un désir de vengeance est  peu crédible car comment Magneto pourrait il contraindre un dieu  de surveiller une base vide ?

Après ceci un Magneto plus fort que jamais menace à nouveau la planète et même si les X-men le mettent en déroute il faut reconnaître que l’affrontement est extrêmement intense et donne tout la mesure de l’immense pouvoir du maître du magnétisme capable de tenir tête à lui seul à tous les X-men réunis.

Les X-men sont ensuite de nouveaux aux prises avec le Club des Damnés, la principale originalité étant cette fois que la Reine Blanche (qui a survécu à son combat contre Phénix !) a interverti son corps avec celui de Tornade pour infiltrer les X-men tandis que son mari Sebastian Shaw fait jouer ses relations pour lâcher à nouveau les Sentinelles sur eux.

Cette attaque combinée manque d’avoir raison de nos valeureux mutants mais ils parviennent encore une fois à contrer le Club, Tornade prenant avec une violence inouïe le dessus sur le contrôle de la Reine Blanche.

Dernier volet de cette intégrale, une aventure extra terrestre assez creuse dessinée par Bret Anderson ou les X-men alliés aux quatre Fantastique volent au secours du royaume d’Arkon envahi par  des envahisseurs reptiliens assez ringards, les frères Badoons.

En conclusion « X-men, l’intégrale 1981 » vaut surtout le détour par les derniers épisodes issus du tandem Claremont-Byrne, même si le spin off avec Cyclope et l’Homme Chose ne manque pas de saveur.

Comme conscient de ses propres insuffisances, Cockrum s’associe avec d’ autres dessinateurs comme Josef Rubinstein et Bob Wlace avant même de laisser la place à Jim Sherman, Bob Mc Leod, Rubinstein et Brent Anderson dans la dernière partie de l’intégrale mais cela ne suffit pas à recréer la magie de l’association Claremont-Byrne.

Néanmoins, Fatalis et Magneto constituent des « valeurs sures » de l’univers Marvel et on ne peut pas dire que ces épisodes soient ratés, ils manquent simplement d’imagination et de style !

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