Série noire (Alain Corneau)

 



Étoile foudroyée du cinéma français, Patrick Dewaere incarne le rôle principal de « Série noire » adaptation d'Alain Corneau d'un polar américain de Jim Thomson.

Sorti en 1979, « Série noire » raconte les mésaventures de Poupard (Patrick Dewaere), minable représentant de commerce qui au cours d'une mission de recouvrement de dette en banlieue parisienne fait la connaissance de Mona (Marie Trintignant) une adolescente mutique forcée à se prostituer par sa vieille tante (Jeanne Hervialle)

Excentrique au grand cœur, Poupard refuse la passe, tente de venir en aide à Mona puis va retrouver son second « client » un boxeur Andreas Tiquides (Andreas Katsulas) qui doit lui rembourser l'achat d'un costume.

Mais incapable de garder l'argent, il le rend au Tiquides et se fait vivement critiquer pour ses piètres résultats par son patron Staplin (Bernard Blier).

A son domicile la tension avec sa femme Jeanne (Myriam Boyer) est vive et se solde par une gifle assénée dans une salle de bain.

Après s’être fait embarqué par une relation de Stapin qui a découvert qu'il volait dans la caisse, Poupard constate que Mona a payé son patron à l'aide d'une importante somme d'argent cachée chez sa tante. Il va donc retrouver Tiquides et sympathise avec lui. Les deux hommes chantent, s'enivrent, puis Poupard furieux va tuer la tante. Avec la complicité de Mona, il prend un pistolet et assassine le boxeur en simulant un cambriolage ayant mal tourné.

Il dérobe ensuite l'argent de la tante et convient avec Mona de tout plaquer pour refaire sa vie.

Jeanne trouve étrange ce soudain afflux d'argent mais ferme complaisamment les yeux. Plus malin, Stapin se doute du crime et profitant de ses relations dans la police, cherche à faire chanter Poupard pour lui ravir son butin.

Dépouillé, Poupard enrage et cache toute la vérité à Mona qu'il étreint fougueusement dans la scène finale.

En conclusion, « Série noire » est un film complètement fou comme seules les années 70 semblaient amènes d'en créer.

Tout repose ou presque repose sur Dewaere, acteur flamboyant jouant sa vie à chaque prise.

L'histoire loufoque, le cadre sinistre des banlieues parisiennes, ainsi que des personnages secondaires lunaires, rendent « Série noire » amoral, parfois irritant, inclassable et unique dans l'histoire du cinéma français.

Son échec commercial est logique, son échec artistique un peu moins, même si avec le temps, il fera partie des classiques de la carrière chahutée et douloureuse de Dewaere.

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