Jaws : Les dents de la mer (Steven Spielberg)

 



Qui ne connaît pas « Les dents de la mer » de Steven Spielberg sorti en 1975 ?

Difficile voir impossible de trouver des gens ignorant ce film tant l’effet qu’il produisit est encore aujourd’hui durablement ancré dans l’inconscient collectif mondial.

Étant enfant j’étais fasciné par les requins et cette fascination est toujours présente aujourd’hui avec ce mélange de beauté naturelle parfaite, de puissance et de mort potentielle même si compte tenu de la montée des mouvements écologistes les requins sont plus vus aujourd'hui comme des espèces protégées victime de l'homme que comme de monstrueux prédateurs assoiffés de chair humaine.

Je vu ce film pour la première fois étant enfant et ai été profondément marqué par cette expérience puisque comme beaucoup de personnes j’imagine je n’aime pas depuis me baigner au large des bords de mer sans savoir ce que j’ai au dessous de mes jambes.

Inspiré d’un roman de Peter Benchley lui même inspiré de faits divers datant du début du XX ieme siècle avec des attaques de requins sur la cote est des Etats-Unis, « Les Dents de la mer » raconte les ravages menés par un gigantesque requin blanc de sept mètres de long sur la petite ville d’Amity, située sur une île non loin de Boston.

La première scène montrant une jeune hippie dévorée lors d’un bain de minuit sur la plage est assurément culte.

Après cette première attaque, le shérif Martin Brody (Roy Scheider) prend toutes les mesures de sécurité nécessaires et décide de fermer les plages.

Brody est un policier fraîchement débarqué de New York pour avoir plus de tranquillité à Amity.

Marié et père de deux enfants, il a la particularité de détester l’eau.

Mais à l’approche de la  saison estivale, la municipalité ne l’entend pas de cette oreille et fait pression sur Brody pour qu’il lève son interdiction.

Malheureusement la mort d’un jeune garçon sur une plage bondée de monde ne fait que conforter Brody dans ses craintes.

Rapidement l’hystérie gagne la population, les parents du jeune tué promettent une récompense à qui tuera le requin, ce qui provoque un afflux de chasseurs plus ou moins amateurs en quête d’argent facilement gagné.

Parmi tous ses chasseurs, se distingue Quint (Robert Shaw), vieux chasseur bourru et expérimenté qui exige des sommes astronomiques pour ramener le requin.

Gardant son sang froid, Brody fait venir à l’aide Hopper (Richard Dreyfuss), un océanographe spécialisé en requins.

Dans ce chaos, un énorme requin tigre est sorti de l’eau mais malgré les propos rassurant du maire, son autopsie montre qu’il ne s’agit pas du requin recherché.

La psychose gagne alors Amity, ou vraies et fausses attaques se succèdent, la plus impressionnante étant celle qui vise le propre fils de Martin, parti faire du bateau sur un lac.

Prenant les choses en main, Martin décide de partir sur le petit bateau de Quint appelé l’Orca pour tuer le grand requin.

Il force Quint à embarquer Hopper avec qui il a de vives animosités.

Mais le trio coopère et la deuxième moitié du film laisse place à une lutte passionnante entre trois hommes complémentaires luttant contre une créature monstrueuse.

Dans cette lutte de l’homme contre l’animal, le requin prend le dessus, réussissant à survivre au harponnage pour crever la coque en bois du bateau et menacer sérieusement la vie des trois hommes.

Lors de cette lutte à mort, Quint perd la vie, Hopper se sauve miraculeusement d’un face à face terriblement impressionnant dans une cage sous marine avec le grand requin blanc qui manque de le dévorer.

Assez ironiquement c’est le moins marin des trois hommes, Brody qui parvient à venir à bout du monstre lors d’un final ahurissant et spectaculaire.

En conclusion, « Les Dents de la mer » est pour moi le meilleur film de Spielberg, un film culte, intense, insurpassable, qu’on pourrait revoir des dizaines de fois sans jamais se lasser.

D’une construction parfaite, le film regorge d’inventivité et de scènes alternant habilement suspens insoutenable et horreur traumatisante.

Bien entendu la musique génialement oppressante de John Williams est pour beaucoup dans ce rendu véritablement effrayant d’autant plus que le requin n’est visible que pendant la dernière partie du film ce qui accentue la dimension menaçante et insaisissable de sa présence.

Spielberg éblouit également par sa virtuosité technique et ses mouvements de camera, notamment lors d’une mémorable scène de panique sur la plage ou la foule affolée se piétine pour sortir de l’eau.

L’aspect psychologique des personnages n’est pas en reste non plus que ce soit avec Hooper le scientifique passionné et intrépide, le rugueux Quint ancien soldat de 1945 rescapé d’un sanglant naufrage dans le pacifique ou Brody sérieux, calme, intègre, faisant courageusement face dans un milieu sur lequel il n’est pas du tout à son aise.

On pense à « Moby Dick » d’Hermann Melville, au vieil homme et la mer d’Ernest Hemingway comme références.

Ceci est donc l’occasion de rendre hommage à Roy Scheider, l’un de mes acteurs favoris disparu en 2008 et pour qui j’ai toujours infiniment de respect et de tendresse chaque fois que je le vois dans son costume de shérif Brody.

Pour toutes ses raisons, « Les dents de la mer » est à posséder dans la vidéothèque de tout amateur de cinéma qui se respecte.

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