X-men, l’intégrale, 1982 (Chris Claremont, Dave Cockrum, Bill Sienkiewisz)

 



En 1982, l’équipe reconstituée Claremont-Cockrum se voit dans l’obligation de redonner un nouvel allant aux X-men en proposant de nouvelles aventures capables de renouveler la série après la saga du Phénix Noir dessinée par Byrne deux ans plus tôt.

« X-men, l’intégrale, 1982 » commence cette année charnière par un hommage aux contes elfiques sous la forme d’une histoire pour enfants racontée par la jeune Kitty Pride à Illyana la sœur de Colossus pour l’endormir.

Pas grand chose à dire sur cette récréation humoristique et légère ou les X-men sont caricaturés à la manière de personnages de cartoons.

La véritable grande idée des auteurs commence avec le retour impromptu du Corsaire, alias Christopher Summers, le père de Cyclope, qui vient chercher refuge sur Terre auprès des X-men pour échapper à de mystérieux poursuivants extra terrestres.

Le Corsaire explique à Tornade et Cyclope (qui ignore leur lien de parenté) qu’à la suite d’un complot ayant éclaté sur la planète Shi’ar, l’impératrice Lilandra a été enlevée et est supposée être détenue sur Terre.

Les Shi’ar lancent un ultimatum au Professeur Xavier, lui demandant de retrouver Lilandra sous quarante huit heures avant qu’ils n’aillent eux même la chercher sur Terre par la force avec toutes les conséquences tragiques qu’on peut imaginer en découler.

Les X-men se lancent alors à la recherche de Lilandra mais se heurtent à sa sœur Deathbird, qui s’est alliée aux Broods, race extra terrestres insectoides ressemblant à des Aliens, pour renverser l’impératrice et régner à sa place.

Deathbird parvient à enlever le Professeur Xavier et à blesser grièvement Colossus en lui lançant une pique recelant un acide assez puissant pour pénétrer son armure de métal.

Xavier et Lilandra sont envoyés dans l’espace et détenus dans un  le vaisseau des Broods, sorte d’immense baleine planant dans l’espace.

Les X-men s’allient aux Frères de l’Espace dont fait partie le Corsaire, et se lancent à l’assaut des Broods.

Après une lutte acharnée contre ces horribles monstres aussi cruels qu’intelligents, Xavier et Lilandra sont délivrés et Deathbird mise en fuite.

La deuxième phase est la reconquête du royaume Shi’ar et l’élimination de comploteurs infiltrés dans les plus hautes sphères dirigeantes.

Alors que l’histoire semble bien se terminer, Xavier tombe mystérieusement en catalepsie  ...

Les X-men regagnent néanmoins la Terre avec Xavier inconscient, et suite à la montée en puissance d’un fort mouvement anti-mutant crée par le sénateur Kelly, décident pour plus de sécurité d’aller au Pentagone effacer leurs fichiers de données.

Au Pentagone, ils tombent sur la mutante Mystique et la redoutable Malicia capable d’absorber les pouvoirs et les souvenirs de n’importe quel être vivant, dont ils ont les plus grandes peines à se débarrasser.

Mais ils parviennent à remplir leur mission et Carole Danvers, ex espionne puis Miss Marvel avant que Malicia ne lui vole ses pouvoirs, en profite pour également effacer ses données des fichiers du Pentagone.

Ensuite Cockrum passe le crayon à Bill Sienkiewiscz qui fait basculer l’univers des X-men dans le surnaturel en les mettant sur la route du Comte Dracula, cherchant en la belle et pure Tornade une reine à sa mesure.

Le plus puissant des vampires est bien entendu un ennemi de taille pour les X-men peu habitués à ce type d’adversaire mais c’est finalement Tornade qui brise par sa volonté et ses pouvoirs l’emprise du Comte.

Il y aura une suite en fin de l’intégrale, qui aboutira à la destruction de Dracula.

Surnaturelle et macabre toujours est l’aventure dans le royaume du démon Belasco qui a enlevé la jeune Illyana Raspoutine.

Une fois dans les limbes, les X-men luttent contre des réalités fluctuantes, des doubles, des illusions et des démons crées par les sortilèges de Belasco.

Encore fois Tornade se montre la plus douée dans cet univers de magie pure, et si Illyana est sauvée, elle vieillit mystérieusement de sept ans à son retour sur Terre et devient la propriétaire d’un étrange talisman …

Après ces incartades inhabituelles, le récit entamé avec Cockrum est repris, et Xavier parvient à s’arracher de sa torpeur mentale en revivant des souvenirs d’une lutte en Israël contre Hydra, une puissante organisation secrète d’anciens nazis.

Mais Deathbird réapparaît et capture à l’aide d’une bombe tous les X-men d’un coup.

Détenus sur l’immense vaisseau des Broods, ils reçoivent tous un traitement destinés à leur inoculer des embryons qui à leur maturation les transformeront en Brood.

Protégé par son système auto guérisseur qui élimine l’embryon, Wolverine est le seul à s’en sortir au prix d’une lutte acharnée qui manque de le rendre fou.

Carol Danvers est également chanceuse puisque son organisme à moitié Kree provoque le rejet du traitement des Broods.

Wolverine libère les X-men et tous parviennent à s’échapper du vaisseau des Broods à bord du « yacht » de Lilandra.

Mais alors que les X-men se retrouvent vite encerclés et en grosse difficulté face aux vaisseaux des Broods, Danvers se transforme soudain en une formidable créature appelée Binaire capable de générer une puissance incroyable qui décime instantanément la flotte des Broods.

Pourtant l’intégrale se termine sur une note angoissante : Wolverine révèle aux X-men l’existence d’embryons Brood dans leurs corps et par le fait leur condamnation à mort.

Sentiments assez mitigés sur cette « X-men, l’intégrale, 1982 ».

On sent une très nette volonté des auteurs de créer une aventure de grande amplitude, un space opera cosmique impliquant des voyages spatiaux et des races extra terrestres.

Malheureusement cela ne prend pas, Deathbird, sorte de femmes oiseau est assez ridicule quand aux personnages des Broods, il sont pour moi trop copiés sur le « Alien » de Ridley Scott sorti exactement  la même année.

On est donc pratiquement dans le plagiat pour moi…

La psychologie des personnages est assez peu fouillée et le récit n’est qu’une suite de folles cavalcades spatiales contre des ennemis aussi hideux que peu originaux.

J’ai en revanche trouvé originale l’idée de Sienkiewiscz de propulser les X-men dans des univers plus ténébreux et mystiques que d’habitude.

Son style plus sombre m’a également plus séduit que celui de Cockrum.

Je serai donc assez sévère avec cette « Saga des Broods » de 1982 qui pour moi manque cruellement de souffle et d'impact !

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