Les Thanatonautes (Bernard Werber)

 



« Les Thanatonautes » est le premier livre de Bernard Werber que j’ai lu.

Écrivain à succès, Werber a pour moi l’immense mérite de populariser la science fiction en France.

Sorti en 1994, « Les Thanatonautes » raconte dans un futur proche, la quête en apparence impossible de deux amis d’enfance, Raoul Razorback, biologiste et Michael Pinson, anesthésiste, qui cherchent à explorer les frontières de la mort en provoquant des coma contrôlés ou le « patient » peut revenir à lui sur simple décision.

Razorback est hanté par le suicide inexpliqué de son père qui préparait une thèse de philosophie sur la mort, quand à Pinson qui est le narrateur de l’histoire, c’est un homme complexé et peu sur de lui qui essuie échecs sur échecs avec les femmes notamment avec la belle infirmière Amandine.

Appuyés par Lucinder le président de la France qui a survécu in extremis à une tentative d’attentat, les deux hommes obtiennent des crédits pour réaliser des expériences secrètes sur des prisonniers volontaires de Fleury-Mérogis.

Après quelques inévitables tâtonnements et échecs qui se soldent par des décès, le duo parvient à sélectionner le bon mode opératoire et le cobaye pour mener à bien leur première expérience de retour d’un coma prolongé.

Félix, le pionnier de cet essai fructueux raconte ses sensations à son retour, les média s’emparent de l’affaire et un véritable effet de mode autour des thanatonautes se met en place.

Une féroce compétition internationale s’instaure, chaque pays essayant de repousser les limites du coma dans une ambiance digne de la fièvre de la course à l’astronautique des années 60.

Mais enivré par le succès, Félix perd pied et commet une erreur fatale qui lui coûte la vie.

Raoul et Michael ne se démontent pas, affinent leurs techniques, trouvent de nouveaux moyens combinant préparation physique, mentale et scientifique pour repousser toujours plus loin les différents stades du coma.

La rencontre de Stefania, italienne bouddhiste leur fait prendre compte de l’importance de la spiritualité pour franchir les stades les plus éloignés.

Les thanatonautes reçoivent donc le concours de religieux de toutes origines, sectes comprises qui réalisent des incursions dans le monde de l’au delà.

Rapidement les conflits éclatent entre les différents courants religieux, et un combat s’engage entre une faction soutenant Raoul et Michael et une autre composée de terroristes religieux.

Après une bataille épique située dans le monde des thanatonautes, l’alliance des deux chercheurs triomphe.

A partir des témoignages recueillis par les voyageurs de la mort, l’équipe peut alors réaliser une cartographie de l’au delà composée de sept territoires, chacun ayant sa spécificité propre qu’elle soit cauchemardesque, sexuelle, intellectuelle ou esthétique.

Le dernier territoire, occupé par des anges accueillant et jugeant les âmes  des défunts révèle aux thanatonautes les secrets profonds de l’existence et notamment la confirmation de l’immortalité de l’âme se réincarnant dans plusieurs corps.

Cette révélation publique à des grandes répercussions sur Terre et provoque un changement drastique dans le comportement des gens, les plongeant dans un calcul permanent dans le but d’arriver à l’au delà avec une âme la plus exempte possible de péchés.

On constate la fin des conflits et l’apparition d’une commercialisation du voyage vers la mort.

Mais cette félicité est insupportable pour certains, des troubles éclatent et les thanatonautes sont éliminés.

Pour la première et dernière fois les âmes de Raoul et Michael font le grand voyage ..

En conclusion, « Les Thanatonautes » est un roman assez audacieux traitant d’un sujet original.

Pour étoffer son propos, Werber multiplie les références aux mythologies de toutes les cultures et religions du monde.

Malgré l’imagination de l’auteur, je n’ai pas été ébloui par son style, déplorant certaines longueurs et une psychologie très sommaire des personnages auxquels on ne s’attache pas réellement.

Mon coté sans doute trop matérialiste et peu spirituel a sans nul doute été un frein pour pleinement goûter aux longues tirades sur les anges, les réincarnations et les paradis perdus aux confins de l’espace.

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