Au nom de ma fille (Victor Garenq)

 



En 2016, Victor Garenq adapte une des plus fameuses affaires criminelles française et sort « Au nom de ma fille » qui met sur la grand écran ce qu'on a appelé « L'affaire Kalinka ».

Au Maroc dans les années 70, les Bamberski mènent une vie d'expatriés aisés et font la connaissance de Grumbach (Sebastian Koch) un médecin allemand.

Bel homme, serviable et mélomane, Grumbach se montre décisif dans un accident de voiture en amenant à l’hôpital Kalinka (Emma Besson) blessée au cou.

Il entretient également une liaison avec Dany (Marie-José Croze) et lorsqu'André (Daniel Auteuil) s'en aperçoit, la famille revient brutalement à Pau d’où elle est originaire.

Mais Dany continue de fréquenter Grumbach et le couple finit par exploser. Elle va donc vivre avec le docteur en Allemagne et André semble dans un premier temps refaire sa vie avec Cécile (Christelle Cornille).

Au cours d'un voyage chez son beau-père, Kalinka fait un malaise et meurt à 14 ans

Lorsqu'il apprend la nouvelle, André est dévasté. Il se contente dans un premier temps des explications du couple mais change d'avis en découvrant le rapport d'autopsie qu'il se fait traduire en français par un professeur d'allemand.

Kalinka a subi une injection dans le bras pour « bronzer » plus vite et ensuite pour être ranimée alors qu'elle était morte à 4 heures du matin. Les traces de substance gélatineuse dans son vagin laissent également planer l'ombre d'un viol probable.

André embauche un avocat allemand et tente d'inculper Grumbach, mais il se heurte au refus des juges allemands. Sous influence, Dany refuse de le voir et les relations se tendent alors fortement après qu'il ait été arrêté pour avoir déposé des tracts accusant publiquement le docteur de viol et d'assassinat.

De retour à Paris, André fait appel à maitre Gibault (Serge Feuillard) un avocat spécialisé des questions internationales et rouvre le dossier.

Le corps de Kalinka est exhumé mais ses parties génitales ont disparu, puis Grumbach refuse de se présenter devant la justice qu'elle soit française ou allemande.

André parvient à force d'obstination à le faire condamner par contumace en France à 15 ans de prison mais la sentence n'est pas appliquée en raison du refus des autorités allemande de coopérer.

Le sort vient en aide à André lorsqu'une nouvelle plainte pour vol est déposé en Allemagne. Il repasse à la frontière pour constater que Grumbach semble coutumier de profiter de son statut de médecin pour droguer et violer de jeunes patientes.

Mais contre toute attente, Grumbach est une nouvelle fois blanchi au motif qu'il renonce à exercer sa profession.

Excédé, André poste alors un avis de recherche dans tous les postes frontières de l'Allemagne pour que les policiers arrêtent le médecin lorsqu'il sortira pour travailler à l'étranger, mais malgré une arrestation en Autriche, il ressort une nouvelle fois libre.

Dégoutté, André comprend alors que la mollesse de la justice et ses nombreux dysfonctionnements ne feront jamais condamner Grumbach alors il le fait enlever en Allemagne par trois voyous russes qui le livrent à la justice française à Mulhouse.

André est inculpé pour enlèvement et association de malfaiteur, mais Grumbach finalement condamné à purger sa peine en France, malgré les multiples recours qu'il intente.

En conclusion, « Au nom de ma fille » est un film poignant sur un sujet difficile. Comme presque toujours Daniel Auteuil est exceptionnel en un père obsédé par la mort de sa fille, sacrifiant toute sa vie privée et professionnelle pour traquer le meurtrier et l'amener devant les tribunaux.

Mais l'affaire Kalinka est également une nouvelle illustration des failles de la justice, cette grosse machinerie procédurière qui ne respecte pas les droits de femmes (1 an avec sursis pour viol en Allemagne !) et se grippe à la moindre difficulté, telle l'application des accords de coopération européenne entre deux pays voisins et partenaires, l'Allemagne et la France.

Étonnant qu'aucune récompense ne soit venue couronner ce film puissant qui vient illustrer une histoire particulièrement sordide.

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