March of the Saint (Armored Saint)
Sorti en 1984, « March of the saint » est le premier album d’un jeune groupe américain alors en devenir : Armored Saint.
Malgré leur origine californienne et la popularité d’un nouveau mouvement alors émergent à l’époque le thrash metal US, Armored Saint s’est toujours démarqué de ses rivaux en restant fidèle depuis ses premières heures à un heavy metal de tradition influencé par la scène européenne du début des années 80.
Le groupe est ici formé de cinq bons copains originaires du même quartier de Los Angeles : John Bush au chant, Dave Prichard à la guitare, Joey Vera à la basse et les frères Sandoval Gonzo à la batterie, Phil à la guitare.
On sera ici indulgent avec la pochette, certes un peu simpliste mais conforme à l’imagerie finalement très heroic fantasy du heavy metal l’époque avec la version invincibles chevaliers en armure coté recto et la version motards chevelus tout droit sortis de « Mad Max » coté verso.
L’album démarre par un titre fort, « March of the saint », véritable déclaration de guerre lancée à la face du monde pour affirmer tel un nourrisson sortant du ventre de sa mère une identité encore neuve et vacillante.
Rapide, nerveux et enlevé « March of the saint » déploie le style pratiqué par le groupe : un heavy metal direct, puissant et carré basé sur les riffs, les solo et sur quelques touches mélodiques encore ici peu développées.
« Can U deliver » poursuit dans cette approche avec cependant plusieurs tons en dessous et un impact sensiblement amoindri.
En revanche « Mad house » rapide et incisif avec son refrain entraînant renoue avec la forte intensité du premier titre.
Dans un registre beaucoup plus calme et rock mélodique, on goûtera également la saveur inattendue de « Take a turn » qui montre déjà le beau potentiel du groupe et de son chanteur le très prometteur John Bush.
Également calme, « Seducer » surprend lui aussi mais demeure à mes yeux moins réussi car moins inspiré.
Forte présence de Bush et belle énergie décisive emportent la décision sur « Mutiny on the world » au titre très punk, et sur « Glory hunter » aux structures néanmoins bien classiques et prévisibles.
Après c’est un peu l’effondrement : « Stricken by fate » et « Envy » patinent sur place ne parvenant pas à faire décoller la musique du groupe pour la hisser vers des cimes plus élevées avant que « False alarm » ne parvienne finalement à rehausser péniblement le niveau.
En conclusion, il faut voir « March of the Saint » non comme un coup de maître mais comme un début encourageant avec un ensemble toutefois très inégal, imparfait et bien tatonnant comme en témoignent les quelques tentatives maladroites de John Bush pour chanter dans les aigus pour singer les ténors de l'époque officiant dans ce style de musique (Rob Halford ou King Diamond).
On sera peut être aussi séduit par l’aspect témoignage historique d’une époque ou le look heavy metal à cheveux longs, blousons de cuirs et chaînes de moto était à la mode et incarnait une sorte de rébellion prenant le relais de l’essoufflement du mouvement punk tout en incorporant des références évidentes aux gangs de motards des années 50.
Néanmoins, à mes yeux « March of the saint » est pour moi l’album le plus fragile et le moins abouti de nos saints en armure californiens.
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