Control (Anton Corbijn)
Fan de films musicaux j’ai vu par curiosité « Control » de Anton Corbijn.
Ce film datant de 2007 est un biographie autour de la vie de Ian Curtis chanteur du groupe de rock estampillé cold-wave Joy Division.
Dans une ambiance glacée en noir et blanc, Corbijn décrit la vie de Ian (Sam Riley), jeune homme solitaire et taciturne de Manchester, qui travaille vaguement dans une ANPE locale pour gagner sa vie mais surtout écrit des textes, fume, rêve, et écoute beaucoup de musique la quasi totalité de son temps.
Nous sommes à la fin des années 70 en Angleterre et le mouvement punk des Sex Pistols bat son plein.
Ian est également fasciné par David Bowie qu’il imite devant sa glace.
Il fonde un groupe de rock nommé Warsaw avec quelques amis, Bernard Sumer (James Pearson) à la guitare, Peter Hook (Joe Anderson) à la basse, Stephen Morris (Harry Treadaway) à la batterie, et commence à se produire dans les clubs locaux.
Le groupe change rapidement de nom pour prendre le nom plus provocateur de Joy Division et le succès est alors fulgurant, il faut dire que le style du groupe, mélange de rock minimaliste dur et froid avec de subtiles nappes synthétiques est assez novateur à l’époque.
Ian impose sa belle voix grave et sensuelle, ses textes intelligents et sombres, et un style scénique original et intense composé de mouvements saccadés issus des crises d’épilepsie dont il est quelques fois atteint.
Ian rencontre Deborah (Samantha Morton) , l’épouse très vite et a rapidement un enfant avec elle.
Mais le succès happe le groupe qui signe avec Tony Wilson (Craig Parkinson) animateur reconnu et habile qui fera beaucoup pour faire connaître le groupe en Grande Bretagne et en Europe.
Ian se retrouve pris dans un tourbillon qu’il ne maîtrise plus et perd les pédales.
Il rencontre Annik (Alexandra Maria Lara) une belle brune élancée pseudo journaliste belge admiratrice de la musique de Joy Division et se met à tromper Deborah qui ne peut le suivre en raison de l’éducation qu’elle doit donner à leur bébé.
Ian semble très mal vivre cette situation, il est rongé par le remord, le succès le dépasse, le rythme de concerts l’épuise, ses crises d’épilepsie se font pus fréquentes et surviennent même pendant un spectacle.
Il s’enfonce dans la souffrance, la drogue et la dépression.
Cruel paradoxe, alors que en 1980 le groupe s’apprête à partir pour la première fois en tournée aux États-Unis, Ian Curtis craque et se suicide en se pendant dans sa cuisine.
En conclusion, « Control » est un film bien à l’image de son personnage principal et de la musique de son groupe, glacé, triste, torturé et quelques fois émaillé de superbes passages qui sont en fait ceux ou Joy Division joue sur scène.
On ne pourra s’empêcher de penser au destin de Kurt Cobain, lui aussi dépressif et mort prématurément car il ne supportait pas le succès, même si on est ici bien loin du de l’ampleur et du faste des groupes de rock américains.
Je ne recommande pas à quiconque à une baisse de moral ou traverse une mauvaise passe de voir ce film sombre et dépressif narrant les tourments intérieurs d’un artiste malade et fragile.
En revanche, « Control » fut pour moi une magnifique occasion de découvrir le musique de Joy Division et la voix envoûtante de Ian Curtis, dont je suis à présent grand amateur.
Rien que pour ça...
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